Après des travaux de restauration et de réaménagement muséographique ayant duré plus d’un an, l’atelier de peinture du célèbre peintre orientaliste Radolphe d’Erlanger vient de faire peau neuve. L’inauguration officielle de l’atelier s’est déroulée lundi en fin d’après midi en présence de la ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine Sonia M’barek.
Sur une superficie de 30 mètres carrés, l’atelier est situé à l’étage supérieur du palais appelé de nos jours Ennejma Ezzahra et servant de siège pour le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (Cmam).
Ce projet réalisé avec le soutien de la Fondation Kamel Lazaar en tant que mécène et l’appui d’une équipe de l’Institut national du patrimoine (INP), consiste en la restauration de la baie vitrée, dont les composantes en bois étaient fortement endommagées, l’installation d’un sas en verre permettant la visite sans altérer les conditions requises pour la conservation des tableaux, grâce à l’installation d’un système de contrôle hygrométrique et de température adéquat pour la conservation des tableaux.
Les travaux ont consisté également en la restauration et le traitement des meubles, des encadrements et des châssis de tableaux ainsi que d’une dizaine d’oeuvres qui n’avait pas fait l’objet de restauration lors d’une précédente campagne effectuée par le Cmam.
A cet effet, le directeur général du Cmam, Soufiene Féki a, dans une déclaration à l’agence Tap, mentionné que ce projet s’inscrit dans le cadre des activités muséographiques du Centre et intervient à la suite d’une convention de mécénat signée avec la Fondation Kamel Lazaar.
Ce projet, a-t-il souligné n’est pas vraiment une reconstitution à l’identique de l’atelier du Baron d’Erlanger mais plutôt une évocation construite dans l’esprit muséographique des autres espaces du palais à partir de photos et de témoignages permettant de comprendre l’agencement de l’espace de travail du Baron (1872-1932).
En effet, cette évocation est renforcée par la présence d’objets en rapport avec son activité artistique dont son autoportrait, sa palette, ses pinceaux, ses chevalets, ses croquis outre des objets d’ameublement provenant de la collection du palais.
Outre la restauration, ce projet vise également à rendre un hommage à la mémoire de ce peintre orientaliste voyageur dont le parcours artistique s’est déroulé en grande partie en Tunisie et plus particulièrement dans ce palais à Sidi Bou Said (banlieue nord).
A cette occasion, la ministre s’est félicitée de cette initiative de mécénat visant à préserver notre patrimoine tenant à signaler que le code sur le mécénat culturel promulgué en 2014 sera renforcé par la publication d’une loi d’encouragement à l’investissement dans le secteur culturel, et ce, à la lumière de la nouvelle vision d’un projet culturel en Tunisie qui repose sur “la culture participative”.
Il est à rappeler que le palais du Baron d’Erlanger a été construit entre 1911 et 1922. Après son décès, l’atelier de peinture du Baron s’est transformé en 1932 en une salle à manger, avant de reprendre sa fonction initiale en 1995 en tant qu’atelier de peinture qui, dans sa mouture 2016, réunit des tableaux dont la majorité fait partie de la collection acquise par l’Etat tunisien dans le cadre de la transaction relative au palais Ennejma Ezzahra (1989).