Le pianiste polonais Marek Tomaszewski rend hommage aux victimes des attentats de Paris et Tunis

Marek Tomaszewski, pianiste polonais installé en France depuis 1968, dont le parcours peut s’assimiler à son compatriote Frédéric Chopin qui a du passer la moitié de sa vie à Paris, est de passage à Tunis à l’invitation de l’ambassade de Pologne pour un concert raffiné réunissant les compositions revisitées du large répertoire universel.

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Ayant toujours gardé un lien fort avec sa patrie ainsi que ses ancêtres slaves, ce pianiste slave a donné, vendredi soir, une prestation si envoûtante, poétique et riche en harmonie marquée par l’interprétation d’une dernière composition en hommage aux victimes des derniers attentats de Paris et Tunis.

Le concert s’est ouvert sur des aires de Chopin avec “Mazurka” où le pianiste a affiché la couleur dans des arrangements associant le classique au folklore irlandais et du blues.

Après un concert d’une heure et demi, le pianiste, qui visite la Tunisie pour la troisième fois, a, dans une déclaration à l’agence TAP fait part de son admiration pour l’intérêt des jeunes tunisiens pour la musique classique exprimant sa volonté d’y revenir dans le cadre des festivals.

Son parcours solo, il l’avait commencé il y a juste 15 ans. Depuis le décès en 1986 de son compagnon de musique, le pianiste Marek Vaca, il a mentionné avoir passé sept ans avec un pianiste français avant de s’orienter vers un autre registre en composant pour les comédies musicales, spectacles de ballet et films.

Jouer en solo, lui a donc permis “un espace de liberté pour improviser dans des rythmes variés entre classique, jazz, blues ou même oriental”.

Son énorme passion pour la musique, il l’a “eu depuis sa tendre enfance, se rappelant qu’à l’âge de cinq ans, il passait ses nuits à jouer du piano dans sa maison parentale à Varsovie.

Pour lui, et comme tous ses compatriotes expatriés, la Pologne demeure toujours très présente chez ce pianiste. Et pour marquer cet attachement à la Patrie, il a joué un arrangement de la trilogie polonaise (minuet-mazurka- polonaise) de Michal Kleofas Ovinski que “les polonais grands et petits, la retiennent par coeur”.

Longtemps partagée entre trois pays (Russie, Prusse et Autriche), la Pologne n’a eu son indépendance que dans les années 20 du siècle dernier.

Cette conjoncture a favorisé l’émergence du grand romantisme initié par Chopin lors de son séjour à Paris et la nostalgie qui avait ponctué ses œuvres. Tomaszewski souligne que “cette tristesse et mélancolie persistent toujours, quelque part, dans l’expression musicale polonaise d’aujourd’hui émanant d’une âme émotive et réservée à la fois”.