Le président du bloc du Front Populaire au parlement, Ahmed Seddik, a réitéré, jeudi, l’attachement des députés de l’opposition à leur décision de boycotter la séance plénière consacrée au débat et à l’adoption de la loi de finances pour l’exercice 2016.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Seddik a indiqué que “malgré la tenue d’une réunion de 3 heures de la Commission des compromis, les partis de l’opposition n’ont pas réussi à convaincre les partis de la coalition (Nidaa Tounes et Ennahdha), de retirer l’article 61, objet de différent”, ajoutant que ces deux partis insistent sur le maintien de cet article, “donc nous nous attachons à notre décision de boycotter la séance plénière”.
Il a ajouté “ils (les partis de la coalition) représentent la majorité, donc ils peuvent adopter, sans notre participation et sans notre présence, la lois de finances”, qualifiant l’article 61 relatif aux infractions de change et fiscales, de “grave précédent et d’anti-constitutionnel”.
En réponse à une question sur la volonté du gouvernement de revenir sur cet article controversé, le député Ahmed Seddik a précisé que “le gouvernement considère que la polémique concernant cet article est d’ordre politique et qu’elle n’a pas, donc, à intervenir, se contentant de faire part de ses conséquences (de l’article) sur le plan financier”.
D’après lui, l’article 61 a été ajouté par “Nidaa Tounes” et son président au projet du gouvernement présenté au parlement en octobre dernier, et ce, selon ses dires, “avec l’accord d’Ennahdha, apparemment”.
Et d’ajouter “nous avons suggéré de soumettre cet article à la Commission de la législation générale pour l’améliorer et nous sommes prêts à le discuter mais pas dans le cadre de la loi de finances”.
Le président du bloc du Front Populaire a tenu à souligner également “qu’en tant que minorité en face d’une majorité, nous craignons que chaque année, durant ce mandat de 4 ans, des articles controversés soient adoptés toujours dans le cadre de la loi de finances”.
En ce qui concerne l’éventualité de faire appel pour la non constitutionnalité de la loi de finances, Seddik a affirmé que son bloc “est en train de préparer une pétition à ce sujet”, relevant qu’il y a le nombre requis de signatures pour faire passer cette pétition.
“Nous n’accepterons jamais que des dispositions relatives à la conciliation économique soient adoptées dans le cadre de la loi de finances”, a-t-il conclu.