Tunisie : La stratégie de lutte antiterroriste fin prête

couvre-feuLa stratégie nationale de lutte antiterroriste est fin prête. Elle sera soumise bientôt au président de la République pour sa signature et sa mise en application, a affirmé une source de la commission nationale de lutte contre le terrorisme.

Une structure créée en 2015 sur décision du Conseil national de sécurité. La même source a affirmé à l’Agence TAP que cette stratégie adoptée par le Conseil de sécurité au lendemain de l’attaque terroriste qui a ciblé le 24 novembre dernier un bus de la garde présidentielle au centre de Tunis, sera exécutée en collaboration avec des organisations onusiennes.

Elle a été élaborée avec le concours de la Direction exécutive du comité contre le terrorisme (ONU) et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

La stratégie repose sur 4 axes ; la prévention, la protection, le suivi et la riposte. Au volet prévention, la menace terroriste est définie comme étant la résultante de divers facteurs liés, essentiellement, à l’extrémisme et au fanatisme violent ainsi qu’au crime transfrontalier, la prolifération des armes et l’instabilité politique dans la région.

La lutte contre le terrorisme consiste à barrer la route devant toutes les tentatives d’enrôlement des jeunes directement ou indirectement à travers Internet, dans les mosquées et les établissements pénitentiaires.

Il s’agit, également, d’œuvrer en vue d’instaurer la culture du dialogue, de la paix, de la tolérance et du respect des religions, des croyances et des cultures.

La stratégie préconise l’interdiction, par la loi, de toute forme d’incitation aux actes terroristes, parallèlement à la consolidation des approches pédagogiques et du dialogue pour bâtir une résistance à l’extrémisme.

Elle suggère, aussi, la lutte contre l’extrémisme dans les prisons et l’encouragement des études sur le rôle de la femme dans la lutte contre ce fléau.

Les différents points de la stratégie soulignent que dans ses différentes étapes, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en Tunisie doit être menée dans le respect de la loi et des droits humains.

Sur un autre plan, la stratégie incrimine les exécutants ainsi que les planificateurs et les instigateurs des actes terroristes, ainsi que la nature des ripostes.

Selon le préambule de la stratégie, le terrorisme a été toujours conçu comme un phénomène étranger à la Tunisie.

Toutefois et suite aux évènements du 11 septembre 2001, ce phénomène a pris de l’ampleur pour devenir un fléau mondialisé à la lumière de l’instabilité de la situation géopolitique de la région.

« La Tunisie devient un terrain favorable pour les groupes terroristes et extrémistes » note le document.

Le document comporte un rappel des attentats terroristes qui ont eu lieu pendant les deux dernières décennies dont celui de « Sondos » dans le gouvernorat de Tozeur en 1995 et d’El Ghriba en 2002, en plus du démantèlement de la cellule de Soliman en 2006.

Après le 14 janvier 2011, la Tunisie a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes visant les forces de la sécurité intérieure et de l’armée ainsi que des personnalités politiques.

Face à la recrudescence des menaces terroristes, la Tunisie a entrepris le développement de ses capacités à la faveur d’une coopération régionale et internationale. Objectif : venir à bout des réseaux de financement des groupes terroristes.

Cependant et en l’absence d’une vision globale pour faire face à la menace terroriste, l’élaboration d’une stratégie nationale regroupant toutes les parties concernées s’avère plus que jamais nécessaire.

La commission qui a élaboré la stratégie se compose des représentants de la présidence de la République et du gouvernement ainsi que des représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense.

La commission se compose, également, des magistrats relevant du pole judiciaire de la lutte antiterroriste, de la Douane, de la commission des analyses financières et de l’Agence technique des communications.

Le Conseil de sécurité nationale réuni le 12 février 2015 avait décidé la création d’une commission nationale de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme au sein du ministère des Affaires étrangères.