Mustapha Ben Letaief : La décision de ma révocation n’a pas respecté les procédures légales

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La décision de « ma révocation n’a pas respecté les procédures légales », a déclaré, lundi, Mustapha Ben Letaief, Président-directeur général de l’Etablissement de la Télévision tunisienne, démis de ses fonctions, dimanche, par le chef du gouvernement.

Cette décision intervient, en apparence, sur fond de diffusion de l’image de la tête du jeune berger, décapité vendredi, à Sidi Bouzid, par des terroristes, mais vise, réellement, « la direction de l’ETT et son impartialité qui ne plait pas à certains », a-t-il dit dans une déclaration à l’Agence TAP.

L’ETT a pris les mesures nécessaires au sujet de la diffusion de l’image qu’elle considère comme « faute professionnelle grave » et décidé de démettre le rédacteur en chef du Journal télévisé de ses fonctions. Mais, a priori, cette mesure n’a pas été suffisante pour la Présidence du gouvernement, a-t-il ajouté. Pour Mustapha Ben Letaief, la diffusion de l’image du berger était l’ « occasion idéale » pour l’éloigner de la tête de l’ETT.

Il estime que la décision de sa révocation intervient suite à « plusieurs accumulations », dont le refus de l’ETT de transmettre la cérémonie organisée à l’honneur du Prix Nobel de la paix, le Quartet parrain du Dialogue, et aussi de se soumettre aux « demandes émanant de certaines parties officielles ».

Le chef du gouvernement, Habib Essid, a décidé, dimanche, de confier à Rached Younes la gestion par intérim des affaires de l’Etablissement de la Télévision tunisienne en remplacement de Mustapha Ben Letaief.

Les directeurs des chaînes de télévision Wataniya 1, Iheb Chaouch, et Wataniya 2, Chadia Boukdhir, ont déposé, ce lundi, leur démission à la HAICA. Ils justifient leur démission par le fait que le chef du gouvernement ait pris sa décision « sans se référer à la HAICA, instance compétente en matière de désignation en vertu du décret-loi n°116 ».

Cette manière de procéder, ont-ils estimé, confère au pouvoir exécutif une grande marge de manœuvre lui permettant de contrôler les désignations.