Le premier congrès national sur les “Perturbateurs Endocriniens (PE) a révélé que plus de 500 substances perturbatrices endocriniennes ont été identifiées et qui, selon leurs origines, peuvent être classées en deux grandes catégories :
les PE naturels et les PE synthétiques qui peuvent modifier le fonctionnement hormonal physiologique des êtres vivants à moyen et à long terme. Les PE sont des substances chimiques issues d’activités humaines et sont présentes dans l’eau, l’alimentation, l’environnement et dans de nombreux produits de consommation (matières plastique, cosmétiques, pesticides, textiles, médicaments, jouets, détergents, peinture), a fait savoir à la TAP, la directrice du contrôle sanitaire des produits à l’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (ANCSEP), Hédia Gouiaa.
Elle a ajouté, lors de ce congrès qui se tient les 8 et 9 septembre 2015 à Gammarth (banlieue nord de Tunis) à l’initiative de l’ANCSEP en collaboration, notamment, avec l’organisation mondiale de la santé (OMS), que les PE peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine et animale ainsi que sur l’environnement.
Ces substances, a-t-elle expliqué agissent en tant que perturbateur endocrinien (assimilées par le corps à des hormones naturelles), pouvant être à l’origine de risques divers sur la santé tels que des perturbation du système reproductif (baisse de la fertilité), le développement de cancers et la modification du métabolisme et du comportement.
Cette rencontre, a-t-elle dit, vise à faire connaître les risques des PE sur la santé et à sensibiliser les professionnels et le grand public aux dangers de ces substances en vue de les inciter à privilégier une utilisation responsable des produits et de contribuer à limiter la diffusion des PE dans l’environnement.
Elle a ajouté qu’à la lumière des recommandations qui seront issues de ce congrès, un plan national de lutte contre les risques des PE sur la santé et l’environnement sera élaboré. Les résultats d’une enquête réalisée par l’ANCSEP au cours de la période s’étalant du 12 février 2015 au 11 mars 2015, ont été présentés à cette occasion.
L’objectif de cette étude était d’évaluer le degré de connaissance des professionnels des PE, de leurs principaux risques et des moyens de les prévenir.
Effectuée dans 8 établissements de santé, l’enquête a été menée auprès de 134 professionnels dont 63 cadres médicaux et 71 cadres paramédicaux.
L’étude a révélé que 53% des personnes interrogées ignorent le sens du terme PE, 61% ne connaissent pas les risques de ces substances sur la santé et 68% n’ont aucune idée sur les moyens de prévention des PE.