Tunisie – Justice : Sommes-nous dans les compromis ou dans la compromission ?

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40 magistrats ont été nommés au Palais de justice du temps du diktat d’Ennahdha par Noureddine Bhiri, là où les plus grandes affaires sont jugées. Beaucoup de nominations surtout avaient été faites sur la base de l’allégeance au parti islamiste.

Il paraîtrait que la magistrature dans notre pays est largement infiltrée par les partis politiques, tous courants confondus, mais elle serait aussi gangrenée par la corruption. Ceci ne garantit pas un Etat de droit, condition sine qua none pour rassurer les investisseurs nationaux et internationaux. L’exercise actuel de la justice ne garantit même pas la préservation de la vie des Tunisiens puisque les terroristes arrêtés sont rapidement relâchés pour ensuite s’évanouir dans la nature… Des terroristes qui planifient ultérieurement des attentats et massacrent police, garde nationale et soldats ! Très prochainement, nous pourrions, à ce train là, voir des civils succomber aux actes terroristes. La logique du “ça n’arrive qu’aux forces de sécurité” est illogique. Nous sommes tous concernés par le terrorisme, nous sommes en guerre et dans une guerre, les civils ne sont pas des dommages collatéraux !

On ne comprend plus rien à rien. De quoi l’Etat a-t-il peur pour sévir ? Des organisations droit-hommistes et des associations, pour la plupart financées par des fonds étrangers et qui se soucient plus de préserver leurs sources de revenus que des jeunes tunisiens auxquels on arrache brutalement des vies qui viennent tout juste de commencer ? Du deuxième parti au pouvoir et qui serait celui qui tire les ficelles aussi bien politiques, sécuritaires ou économiques ? Auquel cas, toutes ces élections sur lesquelles nous avons dépensé des millions de dinars et dans lesquelles nous nous sommes dépensés auraient été tout simplement une arnaque !

Car comment expliquer qu’à ce jour, des promesses de Nidaa Tounes, rien n’ait été concrétisé? Aucune grande décision économique ! Aucune révision des nominations dans une administration minée et «transpercée» de partout par des milliers d’amnistiés et de bons et loyaux serviteurs de l’ex-Troïka.
Serviteurs qui occuperaient aussi le terrain glissant d’une justice chancelante !

Pourquoi Habib Essid est à ce jour dans l’inaction s’agissant d’un secteur vital pour le pays : la justice? Serait-il enchaîné par un quelconque engagement de BCE à Ghannouchi pour ne pas oser toucher ne serait-ce qu’un seul cheveu des disciples de ce dernier ? Habib Essid serait-il seul maître à bord du navire gouvernemental ou subirait-il les pressions d’Ennahdha, de Nidaa, de la société civile et des syndicats ? Et dans ce cas, si les choses finissent par pourrir et c’est fort possible, qui en assumera la responsabilité ? Le chef du gouvernement ? Les autres ? En un mot, le gouvernement Essid est-il dans le consensus, compromis ou pire dans la compromission ?

Toute allégation touchant l’intégrité morale d’un magistrat doit déclencher une enquête !

«J’appelle fermement les pouvoirs publics ainsi que toutes les parties qui ont des noms de magistrats ou des preuves de leur implication dans des affaires de terrorisme ou de corruption à les dénoncer. Dans notre métier, même une présomption de preuve touchant un juge doit être prise au sérieux et susciter des investigations. Toute allégation touchant l’intégrité morale d’un magistrat doit déclencher une enquête. Le juge doit être au dessus de tout soupçon pour qu’on lui fasse confiance et qu’il assure son rôle : celui de rendre justice », invective Raoudha Laabidi, présidente du Syndicat des magistrats.

Elle insiste sur le fait que l’identification réelle des responsables des crimes à l’encontre de la justice et de la nation ne peut se faire sans l’ouverture d’enquêtes approfondies pour déterminer les responsabilités des uns et des autres, qu’il s’agisse de magistrats, d’auxiliaires de la justice ou de simples fonctionnaires travaillant dans les services du palais. «Le comité disciplinaire créé au sein de l’Instance supérieure de la Magistrature fait du beau travail même si, en ce qui nous concerne nous syndicat, nous ne sommes pas convaincus du dernier mouvement des magistrats mais il faut rendre à César ce qui est à César».

Dans l’attente d’un renouveau du ministère de la Justice qui tarde à venir et qui risque de mettre le pays à mal, les informations qui circulent ne sont pas rassurantes.

Les terroristes sévissent toujours autant au Mont Chaambi et dans les montagnes du Kef, les 7 terroristes arrêtés à Kairouan et dont les preuves seraient accablantes ont été libérés par le juge d’instruction. Al Ka3ka3, le Baghdadi tunisien, menacerait, sur des vidéos diffusées sur les sites islamistes extrémiste, de mettre le pays à feu et à sang.

Pourquoi pas ? Après tout, il est sûr de son impunité et il aura toujours des avocats comme Aouled Ali, Triki qui appelle à dissoudre l’unité de lutte contre le terrorisme, sans que personne ne réagisse à ses débilités, et ne la remette à sa place et une Samia Abbou qui éclaterait en larmes à cause des souffrances des terroristes. Des larmes qui n’ont pas été suscitées par les souffrances des mères qui perdent leurs fils victimes des attaques des sanguinaires. Ces activistes qui menacent par leur attitude même la sécurité du pays sont encensés par les médias!
Il en est ainsi dans les pays des réconciliations nationales à la noix de coco !

Les politiciens font des deals sur le dos des peuples, les affairistes gagnent l’argent qui n’a pas d’odeur et font de la lèche à leurs protecteurs politiciens véreux et corrompus, la société civile et les médias sont infestés de toutes parts, la justice est une illusion et la population est désarmée, désorientée, déboussolée et livrée à elle-même.

Dans pareilles situations comment alors s’étonner face à la montée de la déprime en Tunisie et aux salles d’attentes bondées des psychiatres.

La Tunisie est en train de payer cher une «révolution» qui n’en est pas vraiment une !

Amel Belhadj Ali