Lors d’une séance plénière, tenue lundi à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), pour examiner les projets de loi 21 et 28 pour l’année 2015 relatifs au secteur culturel, une question juridique est survenue ce qui a entravé l’adoption des deux projets de loi en question.
Le premier projet est relatif à la révision du décret l’article numéro 81/2011 relatif au Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) alors que le second projet de loi porte sur la révision du décret numéro 86/2011 relatif à la création du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI).
Cette problématique s’est posée suite à la lecture du rapport de la commission de la jeunesse et des affaires culturelles et de l’éducation et de la recherche scientifique à l’ARP sur la situation administrative des agents du CNCI et de ceux de la CMAM régis par le règlement de la fonction publique pour l’année 1983. La commission a suggéré que ces agents soient soumis au règlement de la fonction publique de 1985.
Lors de cette séance, tenue sous la présidence Mohamed Ennaceur Président de l’ARP et en présence de Latifa Lakhdar, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, plusieurs députés ont axé leurs interrogations sur la situation du secteur culturel durant la période précédente.
«Dans une période où le pays cherche à investir largement pour créer un nouvel élan, la création ne peut être soumise à la bureaucratie mais plutôt guidée par un acte spontané du créateur et une volonté populaire», a estimé Lajmi Lourimi du Mouvement Ennahdha.
«L’élite intellectuelle a de grandes attentes afin de pouvoir rentrer dans le cycle d’une production en harmonie avec les valeurs de la révolution», a-t-il souligné, appelant les acteurs culturels à se libérer de tout handicap et à ne s’en tenir qu’à leur conscience.
Le député Youcef Jouini a parlé d’une culture saisonnière qui fleurit en période estivale, notant que le paysage culturel stagne durant le reste de l’année. La question du cinéma a été soulevée par le député Ridha Dellai qui a estimé que le secteur vit «une crise de restructuration» surtout avec «la fermeture de certaines salles dans les régions».
Certains députés ont appelé la ministère de la Culture à opter pour une justice culturelle et une discrimination positive entre les régions faisant état de ce qu’ils appellent «une désertification culturelle dont souffrent plusieurs régions intérieures notamment les zones frontalières».
Les députés ont appelé à offrir le soutien nécessaire aux artistes qui ont contribué des décennies durant à meubler le paysage culturel, tels la chanteuse Naama, la comédienne Dalenda Abdou et bien d’autres.