“Après un diagnostic général de la situation sécuritaire, économique, financière et sociale, nous avons constaté que la situation du pays est difficile”, a souligné le président du gouvernement Habib Essid, vendredi, à Tunis, devant les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Dans une adresse portant sur les 100 premiers jours du gouvernement, Essid a fait remarquer que cette situation est, notamment, reflétée par la faiblesse du taux de croissance, le renforcement de la crise des finances publiques, la détérioration des équilibres financiers de la plupart des entreprises publiques et la nette régression de la notation souveraine de la Tunisie.
D’où, a-t-il dit, la nécessité d’adopter des réformes urgentes et structurelles afin d’aplanir les entraves aux activités des activités et secteurs vitaux.
“Il s’agit en outre de faire face aux plans qui menacent notre pays, nos entreprises et notre mode de vie”, a ajouté Essid.
Il a passé en revue les maux dont l’économie souffre, notamment l’amplification du phénomène du commerce parallèle qui a porté atteinte aux ressources de l’Etat (des pertes de plus de 1 milliard de dinars par an) et à la compétitivité des entreprises économiques structurées.
Essid a évoqué également la contrebande qui s’est renforcée, devenant un danger pour l’économie nationale, la sécurité et la stabilité du pays. Il a relevé, à ce titre, la mutation de la contrebande d’un comportement individuel à celui de bandes organisées où se mêlent la contrebande des marchandises à celle des produits dangereux et des armes”. Engagement à lutter contre la corruption et la contrebande
Essid a fait savoir que le gouvernement s’est engagé à combattre la corruption sous toutes ses formes, ajoutant qu'”il n’y a pas de place en Tunisie post Révolution pour une interaction avec la corruption et les corrompus”. Les autorités vont sévir contre ce fléau et seront intransigeantes face à toutes les pratiques susceptibles de nuire à l’économie nationale.
Le président du gouvernement a souligné que l’effort se poursuivra, outre le renforcement des mesures et mécanismes à même de lutter contre le fléau de la contrebande et l’application de la loi, à cet effet, à tous les contrevenants aux législations en vigueur. Il s’agit, par ailleurs, de développer davantage la douane, de moderniser les moyens de travail et d’adopter les nouvelles technologies.
Dans le cadre du souci de promouvoir la législation relative à la corruption, des projets de loi ont été élaborés avec le concours du programme des nations unies pour le développement (PNUD) et la participation des parties concernées, a précisé le chef du gouvernement.
Durant les quatre premiers mois de cette année, 268 affaires ont été enregistrées dans le domaine de la lutte contre la contrebande, dont la principale est la contrebande de feux d’artifice via le port commercial de Sfax. Lutter contre le monople et préserver le pouvoir d’achat
La préservation du pouvoir d’achat du citoyen et la maîtrise des prix, outre la lutte contre le monopole, ont constitué une priorité absolue, a fait savoir le président du gouvernement.
Dans le cadre des programmes urgents, un nombre de dispositions visant essentiellement à maîtriser l’inflation, ont été prises. Au cours des quatre premiers mois 2015, l’indice des prix à la consommation familiale (groupe des produits alimentaires) a enregistré un rythme descendant. Le taux d’inflation a par ailleurs enregistré, au cours du mois de mai 2015, une baisse de 0,4 point par rapport au mois d’avril pour atteindre 5,3%, soit le plus bas taux enregistré depuis le début de l’année en cours.
Des dispositions pour relancer les projets bloqués
S’agissant des projets bloqués, le chef du gouvernement a indiqué qu’un tableau détaillé des dispositions qui devront être prises pour régler chaque projet et fixer les délais a été élaboré.
Il a, par ailleurs, souligné qu’un nombre de problème fonciers ont déjà été réglés pour les autoroutes. Essid a en plus affirmé qu’un appel d’offres international a été lancé en vue de parachever les travaux de la 1ère tranche du projet de la cité de la culture, outre la réalisation de la 2ème tranche (la formule clé en main), fixant la date du 25 juin 2015 comme dernier délai d’acceptation des offres.
Pour le logement social, le gouvernement a déclaré qu’en mars dernier, un appel d’offres a été lancé comportant 6 tranches pour la construction de 2700 logements. Les travaux de 8 projets d’approvisionnement en eau potable au profit de 130 bénéficiaires ont repris, notamment dans les gouvernorats de Jendouba et Bizerte. Ces deux projets sont bloqués depuis plus de trois ans.
La situation environnementale
Parlant de la situation environnementale qui n’a cessé de se détériorer en Tunisie au cours des dernières années, Essid a indiqué que l’étape prochaine de l’année en cours sera marquée par l’exécution de programmes et projets dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
Ainsi, a-t-il dit, des investissements d’un montant de 158 millions de dinars sont consacrés à la réalisation de plus de 30 programmes comprenant plusieurs projets en rapport avec la consolidation, la rénovation des réseaux d’assainissement et le renforcement de la capacité de traitement, outre des projets relatifs à l’amélioration de la qualité des eaux traitées dans 24 gouvernorats.
Il a indiqué que le 5ème projet d’assainissement des quartiers populaires concernera 211 quartiers répartis sur 22 gouvernorats dont 13 d’entre eux sont prioritaires.
Le président du gouvernement a évoqué plusieurs mesures prises lors du premier trimestre de 2015 au démarrage de l’activité du gouvernement.
Ces mesures ont consisté, a-t-il avancé, en la résolution du problème des déchets, à Djerba, moyennant l’installation d’un casier de déchets à Sidi Salem et la mise en place d’une unité d’emballage sous pression et sa mise en service depuis la fin du mois d’avril 2015. Il a, en outre, été procédé à l’augmentation de la capacité de la décharge contrôlée à Borj Chakir.