Tunisie : Ennahdha appelle au dialogue et au consensus pour la réforme du système éducatif

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a appelé lundi à l’adoption, dans la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, d’une démarche participative s’appuyant sur le consensus et le dialogue élargi à la recherche d’un dénominateur commun entre toutes les sensibilités.

« L’éducation est une affaire nationale. Tout changement à ce niveau est stratégique », a lancé Rached Ghannouchi dans une déclaration aux médias, en marge d’une conférence organisée par le mouvement Ennahdha au siège du parti, sous le thème « la réforme éducative : réalité et défis ». A ce propos, Ghannouchi a invité le ministère de l’Education à éviter la précipitation dans le traitement de ce dossier.

La réforme du système éducatif doit être mûrement réfléchie et faire l’objet d’une consultation nationale élargie, a-t-il proposé, appelant à la nécessité de ne pas entamer l’exécution de la réforme à partir de la prochaine année scolaire.

« Personne n’a le droit de décider de l’avenir des générations futures », a-t-il dit. « Aucune partie ne peut s’arroger le monopole de bâtir et de décider de l’avenir des générations futures de la Tunisie comme c’était le cas sous l’ancien régime », a-t-il insisté.

Ghannouchi a estimé que le consensus et le dialogue doivent être les maîtres mots d’une réforme éducative efficace comme l’a été l’expérience de transition démocratique en Tunisie fondée sur le consensus.

D’un autre côté, le président du parti Ennahdha a estimé que l’enseignement durant la première République, malgré certaines insuffisances, a été solide et a permis l’émergence d’une élite contrairement à l’époque Ben Ali marquée par un nivellement par le bas et par la détérioration du système éducatif et la prolifération du chômage dans les rangs des diplômés du supérieur.

A l’ouverture des travaux de la conférence, qui se sont déroulés à huis clos, Rached Ghannouchi a jugé que le système éducatif en Tunisie a échoué, ce qui explique, selon lui, qu’aucune université tunisienne ne figure dans le classement des 50 premières universités arabes.

De son côté, Zied Boumakhla, membre du conseil de la Choura, chargé de la jeunesse et de l’enseignement a fait savoir que la conférence vient couronner un travail sur la réforme du système éducatif réalisé par le bureau chargé de l’éducation au sein du parti.

Les discussions lors de la conférence porteront sur la plateforme conceptuelle et culturelle de la réforme du système éducatif, ainsi que sur des questions techniques et pédagogiques à l’instar du temps scolaire, du recrutement et des coefficients des matières.

Le responsable a indiqué que les recommandations issues de cette conférence seront transmises au ministère de l’Education et à la Coordination des partis de la coalition gouvernementale dans l’objectif d’organiser un dialogue regroupant toutes les sensibilités politiques en Tunisie.