La paralysie du secteur du phosphate perdure dans les délégations du bassin minier, dans le gouvernorat de Gafsa, malgré la tenue, depuis quelques jours, d’un conseil ministériel consacré au développement dans la région.
Les protestataires poursuivent leur sit-in sur les sites vitaux de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), notamment sur les lieux de l’extraction du phosphate, les circuits du transport par trains et par camions, ainsi que les directions, constate la correspondante de l’agence TAP sur place.
Des sit-ineurs de la ville de Metlaoui ont, de nouveau, bloqué les directions, services et ateliers de la CPG dans cette ville, après avoir permis aux personnels administratifs de reprendre le travail, au début de la semaine écoulée.
Une source responsable du département de la communication de la CPG a expliqué que, “durant les deux derniers jours, on n’a enregistré aucune initiative pour une imminente éclaircie, dans le secteur du phosphate dans aucune ville minière”.
A l’issue d’un conseil ministériel consacré au développement dans le gouvernorat de Gafsa, vendredi dernier, le chef du gouvernement Habib Essid avait annoncé des mesures visant, d’un côté, à impulser le développement et l’emploi dans cette région, et, d’autre, à permettre la reprise immédiate des activités du secteur du phosphate.
De vastes mouvements de protestation ont lieu, depuis plus d’un mois et demi, dans les villes minières, Medhilla, Oum Larayes, Metlaoui et Redeyef, paralysant les activités phosphatières, notamment le transport du phosphate commercial vers les usines de production d’engrais chimiques, à Medhilla, Gabès, Sfax et Skhira.
Les unions locales du travail (relevant de l’UGTT) dans les villes minières ont rendu publics des communiqués dans lesquels “elles expriment leur déception et leur dénonciation des décisions, en raison de l’absence de mesures radicales pour réduire le chômage”.
La CPG principal employeur dans la région, depuis des décennies, vit depuis 2011 au rythme de la fluctuation de la production du phosphate commercial, à cause des mouvements de protestation.
Elle n’a pu produire que 11 millions de tonnes, durant les quatre dernières années, contre une production annuelle de 8,2 millions de tonnes, par an auparavant.
En outre, cette production n’a pas dépassé les 651 mille tonnes, depuis le début de l’année 2015 jusqu’au 6 avril, alors que la Compagnie tablait sur un volume de deux millions de tonnes, pour la même période. Cette situation a fait reculer la CPG de la 5ème à la 9ème position à l’échelle mondiale.