Elle naquit dans un milieu de gens pauvres, son père était un petit fonctionnaire, sa mère femme au foyer; et en bonne Tunisienne, elle planifia ses naissances en allant au dispensaire se faire traiter gratuitement, et la famille ne dépassa pas les 3 enfants, comme le suggérait le niveau des allocations familiales. Le logement populaire était acheté a tempérament auprès de la SNIT qui, à l’époque, logeait tout le monde ou presque.
Ensuite l’école publique l’accueillit à bras ouverts et elle découvrit très tôt la mixité et eut des camarades de classe des deux sexes qu’elle recevait à la maison sans autre forme de procès. Mais comme le père percevait un salaire pas tres élevé, il pouvait ainsi obtenir pour ses enfants les livres et les cahiers gratuitement et aussi le transport scolaire, et ce indépendamment des soins qui, eux aussi, étaient bénévoles.
L’ETAT prenant en charge tout, la petite studieuse obtint son bac, fut orientée par le système scolaire, obtint ses diplômes et ensuite accéda à la fonction publique où elle gravit les échelons un à un pour finir à l’indice maximum et avec une fonction la plus haute. Ensuite, elle prit sa retraite paisible dans son logement acquis auprès des autorités compétentes en la matière en début de carrière et qui était déjà plus grand que le logement où elle était née… C’était la belle époque où la Tunisie transformait sa poussière en individus responsables…
Voilà comment l’ascenseur social a fonctionné de longues années dans ce petit bout de pays qui donna à chacun sa chance. Mais -il y a toujours un mais-, la fonction publique se satura, le favoritisme et le copinage se mirent à fonctionner et l’ascenseur se grippa et finit par quasiment s’arrêter; la capacité d’absorption du système fut atteinte et les dérapages commencèrent, et ce fut la fin d’un système qui se mit à disjoncter et à former de mauvais formateurs qui déformèrent une jeunesse et fabriquèrent du chômage mais aussi de la misère. Évidemment, le système avait aussi créé ses couches nanties -couches qui se refermèrent sur elles-mêmes et qui s’isolèrent dans leurs quartiers, dans leurs écoles et aussi dans leurs professions, créant une sorte de mur de plus en plus infranchissable entre les uns et les autres. Les uns avaient tout, les autres n’avaient presque rien, et même mal formés étaient formés assez pour réagir et rouspéter de plus en plus fort et réclamèrent de plus en plus dans un système qui n’a pas réussi à se transformer ni à s’adapter.
Aujourd’hui le pays s’“égyptianise“ par son niveau et se “marocanise“ par ses couches sociales. Voilà ce que nous avons appris de ce monde arabo-musulman, cette «oumma» où certains veulent coûte que coûte nous pousser et avec laquelle nous avons très peu de points communs: nous sommes un pays méditerranéen, africain, maghrébin et arabe… ça fait beaucoup de choses car pour celui qui le traverse, il a des modes de vies et des ethnies on ne peut plus variées, et depuis toujours et envers et contre tout, la femme a toujours été au front!
Quid de l’avenir et de ce “grévisme“ à répétition où des gens continuent à réclamer à l’ETAT des choses qu’il ne peut leur donner pour une simple raison: c’est qu’il ne les as pas! Et surtout il ne peut les avoir!
Quid de l’avenir de ce pays où les fonctionnaires fonctionnent très peu et où l’inflation semble démolir ce qu’il en reste de ce pays?
Est-ce que c’est l’objectif recherché par le partisan du KHALIFAT qui est en train de se réaliser avec la complicité silencieuse de tous les acteurs socioéconomiques de ce pays? Faut-il être optimiste ou pessimiste?
Je vous avoue que je n’en sais rien! Si vous avez des raisons d’espérer, donnez-les moi! Merci d’avance!