L’organisation de défense de la liberté d’expression “Article 19”, a exprimé, vendredi, “sa profonde préoccupation” à propos de la dernière version du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, dont certaines dispositions risquent de restreindre “fortement” la liberté de la presse lors de la couverture des actions des autorités dans la lutte contre le terrorisme.
“Article 19” appelle à la révision du projet de loi avant sa soumission à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) proposant d’opérer des modifications “dignes de la Constitution tunisienne et conformes aux standards internationaux relatifs à la liberté d’expression et du droit à l’information”.
“La lutte contre le terrorisme en Tunisie ne peut porter atteinte à l’expérience démocratique que connaît le pays, laquelle se base principalement sur la liberté d’expression, l’un des acquis les plus importants des Tunisiens après la Révolution”, a souligné Saloua Ghazouani, directrice du bureau d’Article 19 à Tunis, citée dans un communiqué reçu par l’agence TAP.
L’organisation a invité le législateur à mettre en place d’autres moyens que la loi pénale, tels que des mesures administratives ou civiles, pour lutter contre les messages d’incitation à la violence ou au terrorisme.
“La sécurité nationale doit être protégée de manière compatible avec le droit à l’information et la liberté d’opinion”, lit-on dans la même déclaration, qui met en garde contre les menaces qui pèsent sur les journalistes en exerçant le droit de protéger la confidentialité de leurs sources.
Le projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent a été approuvé par le conseil des ministres le 25 Mars dernier.
Il fait actuellement l’objet de discussions au sein d’une commission parlementaire commune créée en avril 2015 au sein de l’ARP, avant l’examen du projet de loi en séance plénière.