Présidence de la BAD : Le rêve africain de Jalloul Ayed!

jalloul_ayedLa compétition à l’élection du futur président de la BAD est ouverte. Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances du gouvernement BCE en 2011, est le candidat officiel de la Tunisie dans cette course. Il a accepté, alors qu’il participe à une réunion de l’OMC à Marrakech, de réaliser par mail cette interview avec webmanagercenter.

Dans cette interview, Jalloul Ayed répond à toutes nos questions, mais évoque sans complexe son « ambition africaine » à travers la Banque africaine de développement.

Si l’honneur devait m’échoir de présider la BAD, je veillerai à travailler en intelligence et en parfaite coordination avec la Banque mondiale et d’autres institutions de développement pour que, ensemble, nous puissions mieux servir l’Afrique et confronter les défis auxquels elle doit faire face ainsi que saisir les opportunités qui s’y présenteront…

Concernant le rating triple A, je veillerai à ce qu’il soit maintenu car il y va de la crédibilité de la Banque et de sa capacité à lever ses besoins de refinancement aux meilleures conditions…

A la question… «envisagerez-vous de généraliser les fonds des fonds dans les pays africains, tel le Fonds Ajiyal? », il a répondu : On ne peut malheureusement pas se prévaloir d’une performance quelconque du Fonds Ajyal (Fonds Générationnel) puisque les gouvernements qui ont assuré la relève en Tunisie, suite aux élections d’Octobre 2011, ont jugé bon de laisser ce projet dans les cartons alors qu’il a été bel et bien approuvé par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi à l’époque.

Je suggère vivement au gouvernement actuel de le réactiver surtout que les pays Européens semblent disposés à permettre la conversion de leurs crédits en investissements. C’est ainsi que l’on peut reconstituer, en partie, la mise initiale qui était prévue pour ce fonds en 2011 et qui a été entre temps allouée au budget de l’état…

La création de l’ACU (African Currency Unit) serait la consécration logique de l’intégration africaine, un objectif partagé par l’ensemble des organisations pan-africaines. Des progrès sont bel et bien enregistrés sur la voie de l’intégration. Les investissements intra-africains augmentent de plus de 30% par an durant la dernière décennie, des groupes bancaires du Nord du Sud et de l’Ouest africains se développent à l’échelle continentale, et l’intégration de certaines régions de l’Afrique avancent résolument…

Effectivement toute action humaine commence par un rêve! Lee Kuan Yew a rêvé de faire de sa ville-Etat l’un des pays les plus prospères au monde, et il a réussi. J’ai appris sa mort récente avec grande tristesse car des leaders de sa trempe ne sont pas légion. On a souvent dit de lui qu’il était dictateur mais je considère sa dictature comme une détermination imperturbable à exiger un engagement entier et sans relâche dans l’exécution de la vision. Forte de ses richesses humaines, et de ses ressources naturelles fabuleuses, l’Afrique est en droit aujourd’hui de rêver. Il revient aux africains, dans les quatre coins du continent, à faire de ce rêve une réalité et de saisir ensemble ce moment historique!

Source : “L’impératif du développement du continent, mon ambition, mon challenge“