“La convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre le terrorisme”, “la répression du crime terroriste” et la lutte contre ce fléau en Tunisie sont les principaux volets d’une conférence tenue, jeudi, à Tunis, à l’initiative du Conseil de l’Europe et ayant pour thème “La lutte contre le terrorisme dans le respect des droits de l’Homme”.
Les experts et politiques présents ont pu y développer leurs vues respectives concernant le fléau du terrorisme, à la lumière du vécu arabe et international. Ils ont surtout souligné la nécessité de “remettre en question les réalités des mutations arabes et mondiales pour mettre en place des accords communs à même de répondre aux bouleversements constatés ou qui viendraient à se produire du fait de la prolifération du terrorisme.
Les participants ont été unanimes à considérer que le terrorisme, bien que phénomène planétaire, n’a pas encore, à ce jour, la même signification ni la même définition pour tous “parce que les critères d’appréciation ne sont pas les mêmes, alors que nul ne conteste le caractère terroriste de certains crimes, d’où l’impératif de développer la coopération internationale au service de la stabilité et de la paix”.
Intervenant dans le débat, le doyen des juges d’instruction, Jaleleddine Bouktif, a souligné que le crime terroriste revêt d’autant plus une dimension mondiale qu’il “représente une menace pour les intérêts vitaux des peuples, mais aussi pour la sécurité, la paix et les droits fondamentaux de la personne”.
C’est ce qui explique, selon lui, les divergences des vues et des interprétations sur les moyens de combattre et d’éliminer le crime terroriste.
Pour ce juge, le terrorisme est l’un des crimes qui menacent le plus gravement la communauté internationale, ce qui, a-t-il dit, “commande la conjonction des efforts pour remédier à ses causes et châtier les auteurs de tels crimes, mais aussi pour approfondir l’examen des conventions qui définissent l’ensemble des faits constitutifs des crimes terroristes, dont la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre le terrorisme”.
Toujours selon le même intervenant, cette convention est l’un des mécanismes en vigueur de lutte contre le fléau du terrorisme, “compte tenu du fait que l’Europe fut plusieurs fois le théâtre de crimes terroristes et que les Etats membres du Conseil de l’Europe constituent un ensemble homogène aux systèmes politiques et sociaux comparables, ce qui a facilité la conclusion de cette convention”.
Le juge Bouktif a expliqué l’intérêt des Tunisiens pour cette convention par “l’enracinement de la Tunisie dans l’espace européen” et par la volonté d’en tirer avantage dans un contexte de multiplication des opérations terroristes, lot de bien d’autres pays qui ont connu des révolutions.