L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) œuvre à faire bénéficier l’agriculteur et l’ouvrier agricole de tous leurs droits, a déclaré à l’agence TAP, Abdelmajid Ezzar, président de l’organisation agricole.
L’agriculteur et l’ouvrier agricole, piliers du secteur agricole, souffrent de l’absence d’un encadrement social, qui dépasse, selon Ezzar, la couverture sociale (assurance maladie, sécurité sociale) pour couvrir les infrastructures de base, les commodités publiques (pistes vicinales, écoles, hôpitaux…), a-t-il ajouté, en marge d’une conférence nationale sur « le secteur agricole :
législation entre réalité et perspectives »( 10-11 Mars à Hammamet). L’absence de ces infrastructures dans les milieux ruraux ou leur mauvais état si elles existent, sont à l’origine de la fuite de ces régions, a-t-il encore avancé.
Le président de l’UTAP a fait remarquer que le secteur agricole connaît une grave déviation en raison de la faible affluence sur l’activité agricole et la réticence de la main d’œuvre à exercer les métiers agricoles.
Et d’arguer que l’activité agricole est un métier pénible et saisonnier dans la plupart des cas, outre ses faibles productivité et rentabilité, ce qui n’inspire aucune confiance en l’avenir aussi bien pour l’agriculteur que l’ouvrier.
Ezzar a estimé que le secteur agricole est actuellement marginalisé sur tous les plans, relevant que l’heure est venue pour qu’il soit classé en tête des priorités nationales. D’où, a-t-il avancé, la nécessité d’œuvrer à sa structuration et à l’organisation des relations professionnelles entre les différentes parties intervenantes.
Il a recommandé, à cette occasion, d’organiser un dialogue national sur la politique agricole, avec la participation de toutes les parties concernées et des représentants du consommateur et des composantes de la société civile.
Activer le fonds des catastrophes naturelles et faire preuve de solidarité avec les agriculteurs
Le président de l’UTAP a appelé la communauté nationale « à être solidaire avec les agriculteurs sinistrés suite aux inondations et de ne pas les abondonner à leur sort”.
Il a rappelé, dans ce cadre, que “l’agriculture tunisienne est toujours exposée aux risques des catastrophes naturelles, dont les dernières inondations qui ont été précédées moins d’une année auparavant et dans les mêmes régions par les chutes de grêle”.
Ezzar a fait part de son « regret », de voir se poursuivre la traitement de la question de la solidarité avec les agriculteurs dans la lutte contre les catastrophes naturelles en termes de montants et de finances qu’ils recevront comme s’il s’agissait d’une donation ou d’une aumône », selon ses dires, alors que “la problématique est plus profonde car il s’agit d’une solidarité avec l’agriculteur et d’un recouvrement de ses droits auprès de l’Etat”.
Il a recommandé de dynamiser le fonds des catastrophes naturelles, de manière à ce que son action soit participative, appelant l’Etat à prendre en charge les dégâts touchant les agriculteurs en fonction de la succession des catastrophes naturelles qui surviennent dans le pays.
Le responsable a mis en garde, à ce propos, contre les dégâts d’ordre économique que subissent l’agriculteur, le commerçant et le fabricant, lesquels dégâts affectent le consommateur d’une manière directe ou indirecte.
Concernant la position de l’UTAP sur la question de la fixation des prix des produits agricoles, Ezzar a fait savoir que “discuter ce sujet pose un grand problème, vu notamment le manque de visibilité”. “Traiter de cette question est possibile lorsqu’il ne s’agit pas des produits agricoles de saison, mais cela prendrait une toute autre ampleur s’il est question des produits non saisonniers”, a-t-il expliqué.
Il a conclu qu'”il est inconcevable de parler de fixation des prix des produits agricoles non saisonniers qui existent sur le marché hors des périodes normales, à l’instar des poivrons et tomates au mois de décembre, et dont le coût est élevé pour l’agriculteur en dépit de leur faible rendement, ce qui se répercute automatiquement sur les prix”.