Des réunions successives et d’intenses concertations menées depuis la semaine dernière entre les divers groupes parlementaires au sujet de la controversée question de la présidence de la commission des finances de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont encore rien donné.
Le différend reste entier sur cette question qui « prend une tournure éminemment politique », du moins d’après les déclarations des députés du Front populaire.
Cette coalition revendique, en effet, la présidence de cette commission névralgique en se retranchant derrière l’argument selon lequel cette responsabilité lui revient « de droit » en tant que formation qui compte le plus de sièges (15) au parlement en comparaison avec les autres composantes de l’opposition parlementaire.
Or, ces dernières qui se sont constituées en groupe autonome, quoique très hétéroclite, font valoir leur nouveau statut de premier groupe de l’opposition, avec un total de 18 sièges. Et entendent faire élire leur candidat, Iyad Dahmani (député unique d’Al-Joumhouri), à la présidence de la commission convoitée.
La réunion du bureau de l’Assemblée qui devait trancher cette question a été reportée plus d’une fois, faute de consensus, même a minima, entre les différentes sensibilités politiques représentées au parlement.
Ceci d’autant que le différend a tourné au virulent échange d’accusations et de contre-accusations sur la place publique, par médias interposés, entre les députés du Front populaire et Iyad Dahmani. Le bureau de l’assemblée avait dans un premier temps voté en faveur du député d’Al- Joumhouri pour prendre les rênes de la commission des finances.
Selon l’assesseur du président de l’assemblée chargé de l’information Khaled Chouket, le président du parlement est en concertations avec un certain nombre de députés « pour trouver la formule juridique adéquate à même de régler le problème avant de passer à la réunion du bureau de l’assemblée ».
Après une réunion tenue lundi avec le comité fondateur du parti, a-t-il ajouté, le groupe parlementaire du Mouvement Nidaa Tounès a décidé de « voter pour le Front national au cas où il s’avère nécessaire de passer à la séance plénière pour régler la question », cette dernière constituant, selon ses dires, le seul écueil qui empêche encore de débloquer l’examen des lois prioritaires en souffrance.
D’après Khaled Chouket, le recours à la séance plénière reste « très probable » au vu de l’intransigeance des protagonistes.
Il n’a pas écarté, non plus, l’éventualité de l’attribution de la présidence d’une autre commission au Front populaire, comme issue à l’impasse présente.
L’article 60 de la Constitution, rappelle-t-on, dispose que la présidence de la commission des finances revient obligatoirement à l’opposition, de même que la fonction de rapporteur de la commission des affaires étrangères.
Le bureau de l’assemblée devait se réunir lundi soir pour statuer sur la question de la présidence de la commission des finances, mais la réunion a été reportée au lendemain midi. Jusqu’à 13H.30 mardi, cette réunion ne s’est pas encore tenue.