Tunisie : L’UTICA de Sfax rejette la grève des employés de l’acconage

L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a rejeté la grève des employés de l’acconage, la manutention et le gardiennage des bateaux du port commercial de Sfax, décidée par l’Union régionale du travail (URT), à partir du lundi, pour revendiquer la création d’une société de services portuaires qui fait l’objet de litige entre les deux parties, sur le droit et la manière de la constituer.

Cette position a été annoncée au cours d’une conférence, mardi, au siège de la section régionale de l’UTICA à Sfax, à la demande de la Chambre syndicale nationale des services portuaires.

L’URT de Sfax avait rendu public un communiqué de grève, pour protester contre ce qui est considéré par les syndicalistes en tant qu’atermoiements du ministère du transport, accusé de ne pas respecter ses engagements pour appliquer le procès-verbal de la réunion du 24 novembre 2014, autour de la création d’une société de services portuaires où les travailleurs participent au capital et doivent être intégrés en tant qu’employés.

A ce propos, Adel Hamani, premier président de la Fédération nationale du transport et membre du bureau exécutif de l’UTICA, a indiqué que la demande des travailleurs de participer à la création de groupements constitue une tentative pour revenir à l’expérience des coopératives qui n’est pas posée, actuellement.

Il a ajouté que les sociétés opérant dans le secteur respectent les droits des travailleurs, notamment celui de la grève, sans que ce droit ne se transforme en excuse pour imposer un fait illégal et qui devient une menace pour les intérêts économiques du pays. D’autre part, Adel Hamani a expliqué que l’organisation patronale et les propriétaires des sociétés ne s’opposent pas à la grève, mais à ses causes qui sont basées sur “un accord qui contient de grandes infractions, un bras-de-fer et une aliénation du port”. Il a ajouté que le consensus établi entre les deux organisations patronale et syndicale, au cours de la dernière période ne devait pas conduire à des pratiques qui paralysent un service vital comme le port commercial de Sfax dont les pertes se comptent par millions de dinars.

Dans ce sens, Hamani s’est étonné du fait que l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (URICA) de Sfax n’ait pas été conviée à la réunion tenue le 24 novembre 2014 au siège du ministère du Transport, en présence des travailleurs affiliés à l’UGTT, en l’absence des représentants de l’UTICA et qui a abouti à un accord entre le ministère et les syndicalistes, seulement. De son côté, le président de l’URICA de Sfax, Anouar Triki, a appelé à ce que le respect du droit à la grève soit accompagné par celui du droit et à la liberté du travail. Dans sa réaction à la position du patronat, le secrétaire général-adjoint de l’URT de Sfax et responsable du secteur privé, Mohamed Abbés, a indiqué au correspondant de l’agence TAP dans la région, dans une communication téléphonique, que le mouvement syndical avait été décidé sur la base de l’accord intervenu au niveau national et d’une décision du ministre du Transport, avec la participation des propriétaires des sociétés et des travailleurs dans les groupements à constituer.

Il a, en outre, souligné, que la grève a été suspendue et que le travail a repris, en attendant la réunion de travail, mardi, au siège du ministère du Transport, afin de chercher une issue à cette crise. Le responsable syndical a, en outre, démenti l’absence des représentants de l’organisation syndicale à la réunion du 24 novembre, soulignant qu’un représentant de l’UTICA était présent, avec les syndicalistes et les représentants du ministère, et que l’organisation avait participé à la conclusion de l’accord indiqué.