Tunisie : L’armée nationale a infligé des lourdes pertes aux terroristes ces derniers mois

L’armée a éliminé un groupe de terroristes et détruit leurs sanctuaires au cours d’opérations militaires d’envergure menées dans les massifs montagneux du Chaambi (gouvernorat de Kasserine) et d’Ouergha (gouvernorat du Kef) au cours des trois derniers mois, a annoncé le porte-parole officiel du ministère de la Défense nationale, le lieutenant-colonel Belhassen Oueslati.

«L’institution militaire a changé de tactique opérationnelle en 2013 dans la traque des groupes terroristes retranchés sur les hauteurs, surtout après la formation de militaires très aguerris», a révélé le porte-parole au cours d’une conférence de presse tenue mardi à l’Ecole de guerre de Bortal Hayder, près du Bardo.

Il a précisé, à ce propos, qu’un millier de ces militaires ont été incorporés dans des unités de recherches et de renseignement opérationnel chargées de localiser les groupes terroristes et 2.000 autres dans des forces spéciales d’intervention rapide chargées de livrer bataille aux terroristes, soit par leur projection aérienne sur le théâtre d’opérations, soit par le pilonnage à l’artillerie et le bombardement aérien.

Séquences vidéo et photographies à l’appui, le lieutenant-colonel Oueslati a fait état du ratissage du Mont Ouergha en octobre 2014 après la localisation des positions des terroristes par les unités d’éclaireurs.

Les objectifs ainsi identifiés ont été bombardés le 18 novembre, a-t-il ajouté, donnant un bilan de l’opération: 7 terroristes tués et un autre blessé sur un total de 10 terroristes retranchés dans trois repaires utilisés également comme caches de vivres et qui ont été entièrement détruits.

Toujours selon le porte-parole, un autre accrochage a opposé au cours du mois qui s’achève une unité de l’armée à un groupe terroriste retranché dans le massif du Salloum attenant au Mont Chaambi.

Deux terroristes ont été blessés au cours de l’opération. Le parachutage de troupes qui s’ensuivit sur le site a permis de démanteler 13 mines de fabrication artisanale et de découvrir nombre de repaires de terroristes avec des quantités de vivres planquées, téléphones portables, vêtements et même des bêtes de somme. Au cours de ce même mois, le pilonnage du Mont Salloum a fait « au moins trois morts » dans les rangs terroristes, dont un important dirigeant du groupe, a encore déclaré le porte parole, qui a fait, en outre, état de la découverte, les 20 novembre et 20 décembre, de deux lieux de sépulture.

Le premier renfermait trois cadavres dont deux ont été identifiés comme étant celles de Faouk Aouni (natif de 1983) et de Mohamed Salhi (né en 1989), alors que le troisième est encore en cours d’identification. Quand au deuxième emplacement, il renfermait deux corps, encore non identifiés. D’autre part, l’analyse de traces de sang trouvées sur des vêtements abandonnés ou sur les bêtes de somme, trois autres éléments terroristes ont été formellement identifiés.

Il s’agit de Bilal Ghodhbani (natif de 1992), Anouar Dhibi (né en 1994) et Seif Jammali (né en 1991). « Les opérations d’instruction des troupes dans le domaine de la lutte anti-terroriste a commencé en 2007 après l’opération terroriste de Soliman », a rappelé Oueslati. Des études prospectives ont permis de fixer les besoins de l’institution militaire en matériel et en formation et en termes de développement du renseignement militaire.

Mais l’institution militaire a payé au prix fort le déploiement de ses unités sur le terrain pour le maintien de l’ordre (durant les années qui ont suivi la révolution), en même temps que pour la lutte contre le terrorisme. Pour autant, l’institution militaire n’a pas démérité et a fourni des efforts au-dessus de ses moyens.

Ne demandant qu’un soutien moral, elle s’est fixé pour unique but à soustraire le pays de la passe difficile dans laquelle il se trouvait, a souligné le porte-parole de la Défense. Pour donner une idée du surpassement des troupes, le lieutenant-colonel Oueslati a indiqué que chaque militaire n’a obtenu en moyenne que 14 jours de permission par an, pour 91 % de mobilisation opérationnelle de l’armée dans son ensemble et 97 % pour les unités combattantes.