“Le dépassement le plus grave” constaté par ATIDE au second tour de l’élection présidentielle a consisté au “non respect du principe de transparence dont la manifestation la plus évidente fut l’interdiction de la présence des observateurs de la société civile dans la cour des centres de vote”.
L’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections a tenu vendredi à Tunis une conférence de presse pour la présentation de son rapport préliminaire d’observation du second tour du scrutin présidentiel. Ce rapport donne déjà le ton en s’instituant: “Enraciner la notion de citoyenneté malgré la persistance de la compétition déloyale et la poursuite de l’effritement du principe de transparence du travail de l’ISIE”.
La décision de l’Instance supérieure indépendante pour les élections d’imposer des restrictions aux observateurs à l’intérieur des bureaux de vote, et le fait de les empêcher de remplir au mieux leur mission dans les centres de totalisation et de dépouillement des résultats constituent un précédent très grave, dommageable pour le processus électoral, a estimé le conseiller juridique d’ATIDE, Abdeljawad Harazi.
Ce dernier a qualifié cette décision de l’ISIE d'”unilatérale, arbitraire et contraire à la Constitution, soulignant la nécessité de traiter les composantes de la société civile en “partenaires actifs pour protéger l’intégrité et la transparence des élections”.
Harazi a d’autre part mis en cause d’autres cas d’atteinte à l’intégrité du processus électoral au second tour de la présidentielle, invoquant des cas d’échanges d’insultes, voire de violences physiques. Parmi les autres formes d’abus, Harazi a fait état de cas de violation du droit de vote, d’atteinte au principe de scrutin libre et secret, et de non respect du caractère personnel du vote.
Malgré les abus recensés, surtout inhérents à des problèmes d’organisation, ce responsable d’ATIDE a toutefois relativisé en soulignant que l’association a remarqué “une amélioration évidente” des performances logistiques de l’ISIE, ainsi qu’au niveau de la formation des présidents et membres des bureaux de vote et de la rapidité d’intervention en cas de problème.
De son côté, la responsable de la cellule des rapports d’ATIDE a déploré l’entrée en campagne des deux finalistes de l’élection présidentielle avant la date fixée par l’ISIE, de même que les discours vindicatifs prêtés aux uns et aux autres et “des présomptions de dépassements des plafonds permis des dépenses de campagne”.
ATIDE avait mobilisé 4555 observateurs, répartis entre toutes les régions du pays, au cours du second tour de l’élection présidentielle.