JCC 2014 Le mythe “Tata Madeba” vu par Khalo Matabane

Des scènes de foules enchantées mais aussi des scènes de violence terribles ont suivi le 11 février 1990, date de libération de Nelson Mandela, après 27 ans de prison.

Khalo Matabane, capte un moment de l’histoire et remonte aux débuts de cette période glorieuse pour l’Afrique du Sud, vue de l’extérieur, mais ô combien douloureuse pour ceux qui y ont été et qui y sont toujours.

Deux ans durant, Matabane a fait un vrai travail d’investigation dans plusieurs pays du Monde. Il interpelle des penseurs connus, des politiciens, des activistes, des victimes de l’apartheid et tout l’entourage de «Tata Madeba».

“Nelson Mandela: le mythe et moi”, un documentaire de 85 minutes écrit et réalisé en 2013 par ce cinéaste sud africain, ayant vécu l’apartheid pendant son enfance. Le film diffusé, mardi, à Tunis, figure dans la compétition documentaire des Journées Cinématographiques de Carthage 2014.

Interrogé par la TAP sur l’idée du film, Matabane dit, “je suis en train de comprendre Mandela, de comprendre les choix qu’il a faits”.

“Le documentaire est beaucoup plus sur le pardon, la réconciliation et la liberté”, dit le jeune réalisateur. Une période clé dans l’histoire de l’Afrique du Sud annonçant la fin de l’apartheid et le début d’une nouvelle phase dont le chemin s’avère encore difficile pour beaucoup de citoyens sud africains encore jugés pour leur couleur.

Présent aux JCC, Thierno Ibrahima, critique de cinéma sénégalais estime qu'”en parlant du mythe de Mandela et lui (Matabane), c’est en fin c’est lui même qu’il interroge”.

Dans leurs témoignages, le Dalai Lama, Collin Powell et bien d’autres, chacun de son côté, donne sa propre vision de Mandela l’homme et le politicien. Des témoignages assez révélateurs sur la personnalité de Madeba et son combat pour sortir de sa peine et trouver la force intérieure qui le guide vert le pardon.

“Mandela a beaucoup pardonné à ses bourreaux”, conclut Matabane qui traque le mythe de cet homme qu’il a toujours admiré.

Mais le cinéaste n’arrive toujours pas à surmonter sa peine en voyant à chaque fois ses compatriotes et les gens de son village subir le même sort d’injustice et d’inégalité sociale.