Le Centre d’études Islam et Démocratie (CSID) a organisé, samedi, une conférence sur le thème « élections tunisiennes: défis et horizons ». Mohamed Kamel Gharbi, porte-parole du projet « Oeil sur les élections », un projet de partenariat entre le CSID et la coalition Awfia pour l’observation de l’intégrité des élections, a affirmé que l’observation des élections porte sur quatre critères, à savoir l’indépendance, la démocratie, l’intégrité et la transparence.
« Nous observons les élections depuis l’inscription jusqu’à la proclamation des résultats définitifs », a-t-il ajouté, appelant l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) à prendre en compte les rapports d’observation de la société civile. De son côté, Vincent Geisser, politologue et sociologue français, a relevé une « fracture entre le débat de la rue tunisienne et celui des politiques et des médias ».
Auteur du livre-témoignage de Mustapha Ben Jaafer « Un si long chemin vers la démocratie », Geisser a critiqué la « bipolarisation », ainsi que « l’engouement autour de l’élection présidentielle », estimant que « le parlement devrait, selon la Constitution, être au centre de la vie politique tunisienne ».
Le politologue français a également évoqué « les sommes astronomiques dépensées à l’occasion de la campagne présidentielle », faisant part de son étonnement de cette attitude surtout que « la Tunisie vit une crise économique aiguë ».
Chokri Hamrouni, universitaire et analyste politique, a, quant à lui, mis l’accent sur « l’émergence d’une nouvelle tendance dans la scène politique tunisienne », qui consiste en « l’appel, implicite ou explicite, lancé par plusieurs partis politiques à leurs sympathisants pour voter en faveur de candidats issus d’autres partis », expliquant que cela est de nature « à perturber le processus électoral».