Tunisie : L’accès au logement, un rêve inaccessible ?

D’après les résultats d’une consultation publiée par le ministère de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable et selon des études d’experts intéressés par le logement en Tunisie, 30% de la population ne disposeraient pas de moyens pour accéder à un habitat décent et 20% parmi elle n’auraient aucune chance d’avoir un logement digne. Une situation qui exclurait la moitié des Tunisiens ou presque d’un droit primordial.

Parvenir à la propriété ou même louer un logement constituent, en ces temps, pour de larges franges de la société, un réel problème, en raison des distorsions graves qui caractérisent un marché de l’habitat en totale dérégulation, d’une part, et suite à des conditions de financement pratiquement usuraires sans tenir compte de l’exclusion de citoyens qualifiés de “non bancables“ par certains établissements de crédit sous le prétexte de leur insolvabilité, d’autre part.

Les statistiques disponibles au sujet du logement en Tunisie mettent en évidence une situation critique et annoncent des indicateurs alarmants aussi bien aux niveaux quantitatifs que qualitatifs, et évoquent l’incapacité de ce qui reste des mécanismes et des programmes gouvernementaux de l’habitat à répondre aux besoins de la société.

La part des logements sociaux est de l’ordre de 1,6% du total des logements construits par an, tandis que les habitations anarchiques représentent 37%. Sur un total de 80.000 logements bâtis annuellement, seulement 50.000 unités bénéficient d’un permis de bâtir. D’après l’Argus de l’immobilier 2014, le prix du mètre carré couvert se situe entre 1.200 et 3.000 dinars, notamment dans les grandes villes.

Verdict

Le niveau de vie dégradé et la prolifération de l’habitat informel ont compliqué les problématiques pour concevoir des orientations stratégiques pour remédier au fléau actuel à travers une vision claire de son dénouement, l’identification d’objectifs réalisables et l’adoption d’un plan d’action applicable dans les prochaines années au vu de l’ampleur des dysfonctionnements qui ont pris des dimensions institutionnelles, financières et liées à la carence conséquente des réserves foncières faute de plans d’aménagements urbains adéquats.

Néanmoins, la situation présente deux principaux déséquilibres qu’on essayera d’élucider et qui sont le surplus des logements par rapport aux ménages et l’observation d’un déficit de production des unités à des prix abordables par rapport aux besoins sociaux.

Par Mourad El Hattab

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