Tozeur : Séance-débat de l'”Instance Vérité et Dignité” autour de la justice transitionnelle

L’Instance de la vérité et de la dignité a organisé, vendredi après-midi, une séance-débat avec des militants de la société civile, des personnalités indépendantes et des victimes des crimes sous l’ancien régime, autour du processus de la justice transitionnelle.

Dans ce contexte, Khaled Krichi, membre de l’Instance, a souligné que “personne n’échappera à la justice transitionnelle, même les candidats à la présidentielle appartenant à l’ancien régime”.

Il a précisé que “l’Instance va ouvrir, prochainement, les dossiers de la corruption et de la torture, et que le retard pris dans le démarrage des travaux de l’Instance est du à des difficultés techniques et logistiques”.

“En raison des nombreuses brèches dans la loi actuelle, la prochaine assemblée des représentants du peuple doit accélérer l’amendement des lois organisant les prérogatives de l’Instance de la vérité et de la dignité, de manière à protéger la marche de la justice”, a-t-il ajouté évoquant l’existence “de nombreux appels, actuellement, à un coup d’Etat contre le processus de la justice transitoire”.

Des militants de la société civile et des politiciens présents à la séance-débat ont exprimé leurs craintes de l’échec du processus de la justice transitionnelle, en raison du retard pris, du retour sur la scène politique de symboles de l’ancien régime et de leur candidature à des postes importants de l’Etat, ainsi que “les contraintes politiques” qui entravent le processus.

Ils ont appelé à ce que “l’Instance soit une force morale et juridique capable de réhabiliter les victimes de la torture”.

L’assistance s’est, en outre, interrogée sur le rôle de la justice et de l’instance sécuritaire dans la réalisation de la justice transitionnelle, d’autant que “les deux structures sont encore dirigées par une catégorie corrompue”, selon ses estimations.