Mondial-2014 – Samir Sallami, le joueur à trois mondiaux

Le joueur Samir Sallami est l’un des rares joueurs à rester fidèle aux couleurs de son club et de son pays. Le joueur a juré de n’endosser que le maillot noir et blanc, malgré les tentations et les propositions alléchantes qu’il a recues.

Son amour pour le CS Sfaxien a triomphé, d’où le palmarès réussi et bien garni qu’il compte tout au long de son parcours. Aujourd’hui, Sallami qui participe avec la sélection nationale au Mondial-2014 en Pologne, a ajouté une nouvelle breloque à son palmarès personnel et à celui du volley-ball national en intégrant le classement des joueurs à trois mondiaux. Avant, la liste ne comprenait que Abdelaziz Derbal, Samir Tebourski, Samir Lammouchi et Hichem Kaabi.

Ses débuts avec le volley-ball remontent à 1991, date de sa première licence avec le CS Sfaxien, dans la catégorie cadets. Il avait alors 14 ans. Il est passé ensuite par toutes les catégories d’âge, laissant à chaque étape les meilleures impressions qui lui présageaient d’un bon avenir.

“J’ai commencé à jouer au volley-ball avec mes voisins dans notre quartier, avant que mon professeur, M.Mongi Ketari, ne me conseille de rejoindre le CS Sfaxien, et je dois beaucoup à cette personne qui m’a aussi encouragé à changer du poste d’attaquant à celui de passeur”, se rappelle-t-il.

Son sérieux et sa persévérance lui ont valu beaucoup de satisfactions de la part des entraineurs nationaux qui lui ont fait appel à plusieurs reprises pour rejoindre la sélection tunisienne. Depuis, commence la série des titres remportés avec l’élite nationale en 1995 en Egypte, à l’occasion du championnat arabe juniors, où il a été sélectionné meilleur passeur, avant s’être sacré champion d’Afrique, en Tunisie, puis prendre part au championnat du monde 1996 au Bahrein.

Accédant à la catégorie seniors, saison 1994-1995, Sallami a attiré l’attention et réussi à arracher sa place parmi le “Six” national. Il a commencé depuis, à récolter les titres africains et régionaux: Championnat d’Afrique des clubs en 1991 (Tunisie), coupe arabe des clubs en 1999 (Maroc) et 2000 (Sfax), puis coupe de Tunisie (2002). Le capitaine de l’équipe de Tunisie se souvient: “Notre championnat d’Afrique des clubs remporté aux dépens de l’Espérance de Tunis en 1999, à la salle Zouaoui, a été le meilleur moment de ma vie.

On a disputé un match très difficile, face à un public très nombreux, mais on a réussi à relever le défi et à remporter le titre continental.

Je me souviens très bien de l’accueil chaleureux qu’on a recu à notre retour à Sfax. Que de bons souvenirs”. Parallèment à ce sacre, il a commencé à se distinguer avec le six national, où il a remporté la médaille d’argent des Jeux Méditerranéens de Tunis en 2001, avant d’être sélectionné par Antonio Jacob parmi les 12 qui disputeront le Mondial argentin en 2002.

Il a ensuite décroché le titre continental en 2003 face à l’Egypte, au Caire même. “Ce sacre a un goût spécial pour moi, car non seulement c’est l’unique titre africian remporté avec la sélection nationale, mais aussi c’est l’un des plus importants sacres du volley-ball obtenu, de surcroit, en terre égyptienne”, se rappelle-t-il. Malgré les choix de l’entraineur italien Jacob qui préférait rappeler Ghazi Guidara au poste de passeur, Sallami ne s’est jamais plaint et s’est contenté de travailler.

Sa discipline lui a valu une place parmi l’élite nationale qui a participé au Mondial 2003 au Japon et aux Jeux olympiques en 2004 à Athènes et qui a contribué à la qualification de la Tunisie pour la première fois de son histoire au deuxième tour du Mondial en 2006 au Japon. Et comme l’appétit vient en mangeant, Sallami a continué à rafeler les titres: champion de Tunisie (2004, 2005, 2009 et 2013), coupe de Tunisie (2005, 2009, 2012 et 2013), champion d’Afrique (2005 et 2013) et champion arabe (2008 et 2013).

Il a profité en même temps d’un groupe comprenant des joueurs talentueux à l’image de Foued Loukil, Hosni Karamosli, Bilel Ben Hassine, Anouar Taouarghi et Ismail Maalla. Et pour compléter son palmarès, il a participé à deux coupes du monde des clubs en 2009, avec Al Arabi du Qatar, et en 2013 avec le CS Sfaxien, avant d’obtenir avec la sélection nationale la médaille d’argent des Jeux méditerranéens en 2013 à Mersin. “Je ne savais pas que j’allais réaliser toutes ces performances.

Je suis allé étape par étape et je me suis mis des objectifs à court terme jusqu’à arriver à ce niveau mondial. J’aurais pu faire mieux, et ce qui me manque le plus c’est de ne pas jouer en Europe, malgré les propositions que j’ai recues, mais les lois empêchaient le joueur tunisien à jouer à l’étranger avant 30 ans”.

La retraite? L’idée commence à germer dans sa tête. Le mondial polonais pourrait être le dernier pour lui, mais son nom restera à jamais gravé dans les annales du volley-ball tunisien.