Le terrorisme économique : Le cas tunisien

Si le terrorisme a toujours marqué l’histoire humaine, la recherche scientifique ne s’est effectivement intéressée à ce phénomène qu’à partir du début des années 1970. L’économie, au même titre que plusieurs branches des sciences humaines, fait alors partie des disciplines fondatrices en matière de son étude approfondie. La théorie économique s’est concentrée sur la modélisation microéconomique des comportements mais aussi sur la quantification macroéconomique des conséquences de la terreur.

L’intention du terrorisme est de semer la panique et la peur, par des avertissements, d’abord, et par un passage à l’action, par la suite, et ce dans le but de réaliser certains objectifs. Généralement, une condition terroriste implique un risque, senti comme endémique, d’attaques ciblées et renouvelables, contre les forces sécuritaires, visée privilégiée, leurs pouvoirs et leurs rôles, et également contre le fonctionnement des infrastructures vitales pour la société, et qui comportent souvent des maniements psychologiques.

Les intentions des terroristes sont diverses: politiques, idéologiques mais aussi religieuses, et constamment s’inscrivant dans un contexte bien déterminé. Elles s’expriment dans des situations qui exhortent à l’action directe, et la soutiennent. Les motivations d’ordre économique sont le plus souvent secondaires. Néanmoins, un système économique très fragile et injuste, et la disposition sociale et politique qu’il engendre, procure des orientations et des prétextes. Il est fréquent que les cibles économiques soient touchées comme symboles du pouvoir contesté.

La situation en Tunisie

Depuis plusieurs mois, il ne se passe pas un jour, en Tunisie, sans que l’on entende parler de menaces ou d’attentats terroristes, notamment contre des symboles et surtout contre le dispositif sécuritaire; le terrorisme et les agitations qui en découlent de cette ampleur dans le pays constituent, relativement, des risques «jeunes».

Enfoncés dans une situation économique difficile et floue, les Tunisiens connaissent ces jours-ci une des périodes les plus difficiles depuis janvier 2011: crises de différentes natures et guerre terroriste.

Il est alors impératif pour la Tunisie, en général, et pour les acteurs économiques, en particulier, de se concentrer sur les conséquences économiques du phénomène terroriste.

Dans toutes les opérations terroristes, la dimension économique est tangible; elle l’est aussi dans les politiques d’évitement ou de lutte contre le terrorisme. Ces actes mobilisent et répartissent des ressources qui ont un coût direct et d’opportunité. Leur utilisation impacte les finalités et l’aversion au risque, les approches de couverture, les procédés économiques, leur organisation et leur efficience.

Ainsi, et d’après une enquête menée récemment par le Centre tunisien de veille et d’intelligence économique (CTVIE) qui a présenté une reprise moyenne de l’indice global de la confiance sectoriel de 34,3% entre les premiers trimestres 2013-2014, il est attendu qu’au terme des neufs premiers mois de l’année en cours que cet indice connaisse une dégradation remarquable en raison de plusieurs facteurs liés en l’occurrence à l’évolution des coûts à la production, les prix sur les marchés et aux effectifs globaux des salariés.

Par Mourad El Hattab*

*Spécialiste en gestion des risques financiers

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