Le Conseil national de sécurité fait le point de la situation sécuritaire en Tunisie et de la crise libyenne

Réuni mardi au Palais de Carthage, le Conseil national de sécurité a fait le point de la situation sécuritaire en Tunisie et des développements de la crise libyenne. Il a également examiné la question de la violence dans les centres de garde à vue.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de la réunion, le ministre délégué chargé de la sécurité, Ridha Sfar, a indiqué que les menaces terroristes en Tunisie sont encore présentes, en particulier au niveau des poches de subversion à la lisière de la frontière avec l’Algérie où, selon lui, des mouvements suspects sont fréquemment observés.

Le terrorisme se renforce à la faveur d’un plan d’AQMI qui tente de se débarrasser du système de l’Etat moderne, a-t-il dit, précisant que la commission mise en place au niveau de la Présidence du gouvernement pour remédier aux problèmes sécuritaires, y compris celui du terrorisme, a conçu des plans que les unités sécuritaires et militaires ont commencé à appliquer à la cadence nécessaire à la frontière comme dans les régions intérieures.

Sfar a fait observer que l’intervention sécuritaire est passée du stade de la réaction à celui de l’initiative consistant à attaquer les terroristes et à prendre en chasse leurs groupes, se réjouissant du rôle des renseignements généraux pour ce qui est de localiser les cellules qui planifient des opérations terroristes.

S’agissant de l’impact de la crise libyenne sur la Tunisie, Sfar a déclaré que « la Tunisie reste un sanctuaire toujours ouvert aux Libyens mais s’en tient à une politique de non ingérence dans les affaires intérieures de la Libye », indiquant que les menaces en provenance du pays voisin sont « toujours d’actualité du fait de l’attitude des organisations radicales ».

Selon lui, ces groupes ont un projet non seulement pour la Libye mais pour la région dans son ensemble, soulignant que « le but est d’en finir avec l’idée même d’Etat moderne pour asseoir leur propre projet ».

Pour ce qui est de la question de la violence dans les centres de garde à vue, le ministre délégué chargé de la sécurité a indiqué que des militants des droits de l’Homme avaient attiré l’attention du Président de la République sur ce « phénomène », précisant que le ministère de l’Intérieur avait mis en chantier dès 2011 un plan de réforme.

« La question du respect des droits de l’Homme et des conventions internationales en la matière a toute la priorité du ministère », a-t-il ajouté, affirmant que la loi rendra justice à quiconque aura subi de telles pratiques.

« Nous ne permettrons pas le recours à la violence contre des détenus, même dans des cas d’affaires de terrorisme », a- t-il encore dit. Le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa a lui aussi admis, dans des déclarations à la presse, l’existence de grandes menaces mais aussi de grands efforts des forces sécuritaires et militaires qui « au prix d’opérations par anticipation sur le terrain ont permis de réaliser des succès ».

D’après le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, la réunion du Conseil national de sécurité a fait toute la lumière sur la situation au terminal frontalier de Ras Jedir, annonçant le rapatriement de 12.800 Egyptiens et de ressortissants de 34 autres nationalités, « grâce à la conjonction des efforts des forces militaires et de la douane, ce qui a permis d’empêcher le trafic d’armes et le passage de personnes indésirables ».

L’une des principales décisions prises par la réunion du Conseil national de sécurité porte sur le placement des forces sécuritaires et militaires sous un même commandement à la frontière tuniso-algérienne afin de pouvoir enrayer plus aisément les risques sécuritaires et combattre plus efficacement le terrorisme, a-t-il rapporté.

La réunion s’est tenue sous la présidence du président de la République provisoire et chef suprême des forces armées Moncef Marzouki, en présence du chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa et du président de l’Assemblée nationale constituante Mustapha Ben Jaafar. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense et le ministre délégué chargé de la sécurité, de même qu’un certain nombre de responsables militaires et sécuritaires y ont également pris part.

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