Devinez quelle est l’une des conditions que veut imposer le syndicat de la STEG au ministère de l’Energie et de l’Industrie pour annuler sa grève de mardi 15 juillet ? Celle d’élever à 20% le quota des recrutements des enfants dont les parents travaillent au sein de l’établissement.
Les grands défenseurs de la bonne gouvernance, les guerriers de la lutte contre la corruption, les protecteurs de la veuve et de l’orphelin ne croient pas qu’il doit y avoir une égalité des chances entre tous les jeunes tunisiens qui veulent briguer un emploi dans un ou autre établissement public.
Cela nous amène au rôle des syndicats dans l’emploi des nouvelles recrues. Rôle qui n’a cessé de s’accroitre depuis le 14 janvier. Encore qu’auparavant, ils en bénéficiant relativement…Mais étant parmi ceux qui ont défendu la fin de règne de l’interventionnisme et des passe droits, ils devraient peut être figurés parmi les premiers à en donner l’exemple…
Le risque est qu’à ce train là, ceux qui n’ont pas de parents employés à la STEG, la Sonède, Tunisair, SNCFT ou autre n’aient pas les mêmes possibilités que les enfants de ces derniers d’accéder à un poste au sein des établissements cités plus haut juste à titre d’exemple. Du coup, les jeunes Tunisiens sensés être protégés par les syndicats ne sont pas tous égaux en matière de recrutement, pire encore, les critères de compétences, qualifications, efficience ainsi que la notion du mérite sont bannis du langage des syndicats et l’équité devient un mot dénué de tout sens.
Si faire une « révolution » revient à dire que certains acteurs sociaux peuvent garder leurs privilèges sous prétexte qu’ils sont les plus présents sur la scène publique et politique ou plus virulents dans leurs actions, il faudrait peut être user d’une autre terminologie pour la décrire. Celle d’une sélection naturelle forcée. Sélection dont l’une des premières conséquences est de faire disparaître les anciens privilégiés et renforcer le positionnement des anciens nouveaux privilégiés.
Pire, que le syndicat conscient des conséquences de l’impact d’une telle grève en plein été, en période de pointe et au mois du ramadan comme pertes pour le pays , est indigne d’une UGTT qui a, comme nous l’entendons à longueur de temps, participé à la lutte contre l’occupation et à la préservation de l’économie. Pareille grève dans un tel contexte s’appelle du chantage ou du racket, choisissez le terme que vous préférez.