Deux tiers des ressources hydriques dans la région de Medenine au Sud de la Tunisie, sont d’un taux de salinité très élevé, soit de 5 grammes par litre.
Pire, cette source de vie qu’on baptise “l’or bleu”, se fait de plus rare dans cette région au climat chaud et aride et dont les ressources en eaux sont très limitées et surexploitées (116 millions m3 par an, dont 65% sont exploitées), selon le chef d’arrondissement des eaux et du sol au Commissariat régional au développement agricole (CRDA), Houcine Sahal.
Dans une déclaration à la correspondante de TAP dans la région, Sahal a expliqué que les ressources en eaux sont réparties dans la région en 20 millions m3 d’eaux de ruissellement, 12,67 millions m3 de ressources souterraines et peu profondes qu’on trouve dans tout le gouvernorat, exceptée la localité du Mont Dhaher qui exploite actuellement 5575 puits, dont 45% équipés de pompes.
Les eaux souterraines profondes sont estimées à 74,54 millions m3 par an, dont 13 réservoirs souterrains, exploités à raison de 40% (80% sont destinés à l’approvisionnement en eau potable).
La région au climat aride souffre de la rareté des eaux de ruissellement (eaux de pluie), notamment dans les localités de Jaffara, Ouaara et El Hmada.
La faiblesse du taux de renouvellement des eaux, la volatilité du débit et le taux élevé de salinité, notamment, sur le littoral sont des problèmes souvent ressentis par les habitants de la région. Ainsi, les perturbations et les coupures des eaux sont fréquentes dans l’ile de Djerba, Ben Guerdane, Medenine et Zarzis, notamment, le soir.
A l’île de Djerba, le problème de l’eau se pose encore plus. Car, le taux de salinité est plus élevé et les perturbations au niveau du circuit de distribution sont fréquentes pendant l’été en raison de l’accroissement de la demande.
Durant l’été dernier, les besoins en eaux dans l’île étaient estimés à 650 litres à la seconde alors que les ressources disponibles sont évaluées à seulement 600 litres à la seconde, selon le représentant de la SONEDE à Djerba, Dhaou Zaabi.
Le responsable estime que cet été, il y aura moins de pression sur les ressources en eaux grâce à la mise en exploitation de nouveaux puits d’une capacité de 50 litres à la seconde.
Dans l’attente de l’alternative du déssalement
Zaabi a souligné, toutefois, la nécessité de hâter la réalisation du projet de la station de dessalement des eaux, d’une capacité de production de 50 000 m3 d’eau par jour.
Cet ouvrage ne manquera pas de renforcer les ressources en eau dans la région et d’en améliorer la qualité, a-t-il dit, d’autant plus que sa capacité pourrait atteindre, via l’extension, 75 000 m3 par jour.
Les travaux de réalisation de cette station, lesquels ont été retardés de plusieurs années, vont démarrer en août 2014. Le projet, dont le coût s’élève à 200 millions de dinars sera opérationnel en 2016.
Sur la base d’un rapport sur les ressources en eaux dans la région, Le CRDA de Mdenine, propose à cet effet, l’amélioration des travaux de recherche sur les eaux souterraines, la réhabilitation des réservoirs existants en fonction des données actualisées, la protection contre la salinité des ressources souterraines peu profondes dans les zones côtières et les bassins des oueds, la rationalisation de l’exploitation de ces ressources et l’intensification des actions de préservation de l’eau et du sol.
Le commissariat suggère aussi le recours au dessalement des eaux des nappes dans les localités de Hammada et Hmila, l’économie des eaux potables et l’utilisation des eaux usées traitées dans les activités agricoles.