Tunisie : 6453 victimes de la dictature intégrées dans la fonction publique

Pas moins de 6453 victimes de la dictature ont été intégrées dans la fonction publique, selon une étude dont les résultats préliminaires ont été présentés vendredi.

Parmi les bénéficiaires, figurent des amnistiés, des blessés de la révolution, des parents des martyrs et blessés de la révolution ainsi que des victimes des évènements du bassin minier (Gafsa).

En plus des recrutements directs, la réparation du préjudice a comporté le redressement du parcours professionnel, la couverture sociale et la régularisation de la situation des amnistiés auprès des caisses sociales a expliqué Mohsen Sahbani, chargé de mission au ministère de la justice, des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle.

Il s’exprimait vendredi lors d’une table ronde consacrée à l’évaluation des mesures prises pour réparer les préjudices faits aux victimes de la dictature. De son côté, le président du Réseau tunisien pour la justice transitionnelle, Kamel Gharbi, a indiqué que la reddition des comptes est l’un des mécanismes de la réparation du préjudice subi par les victimes de la dictature.

L’Instance vérité et dignité est, notamment, appelée, a-t-il plaidé, à proposer des lois à même de remédier aux lacunes relevées au niveau du processus de dédommagement des victimes de la dictature. C’est que, d’un autre coté, une étude effectuée par deux universitaires sur un échantillon de 51 amnistiés dans le gouvernorat de Gafsa révèle une grande insatisfaction des services dont ils ont bénéficié tant au niveau de l’indemnisation matérielle qu’au niveau de la couverture sociale et la prise en charge psychologique.

Présant à la rencontre, le représentant du centre international de la justice transitionnelle (ICTJ), Ruben Carranza a, notamment, souligné l’importance de définir les notions en rapport avec la justice transitionnelle en Tunisie, telles que « victime », et « réparation du préjudice ». La table ronde a été organisée par le réseau tunisien pour la justice transitionnelle en partenariat avec le ministre de la justice, le PNUD,le haut commissariat pour les droits de l’Homme (HCDH) et le l’ICTJ.