Quand on se réveille le matin et qu’une information aussi terrifiante vous fait l’effet d’une douche froide, on se demande d’abord: pourquoi? Car si on en croit les nouvelles et les reportages sur ce qui s’est passé à Kasserine, cette horde de terroristes aurait pu, avec les moyens humains et matériels, carrément faire sauter le domicile du ministre de l’Intérieur, mais ils se sont contentés d’un avertissement: le ministre est le symbole de l’Etat et il était protégé par le personnel de l’Etat, alors on s’attaque à l’Etat. C’’est clair, ce que ces gens-là appellent le taghout depuis toujours.
Pourquoi terroriser un ministre? Un ministre est, généralement, bien gardé et il n’occupe qu’une fonction qui applique une politique, un point c’est tout. Et ce ministre a été contesté par tout le monde, les gens d’Ennahdha et ceux des partis dits laïcs -comme si on pouvait être musulman et laïc. Ce monsieur qu’on appelait à Kasserine SAINT JUST tant il jouait son rôle de procureur général dans les règles de l’art…
On peut toujours se demander pourquoi, à l’époque, il avait été choisi dans un gouvernement d’Ennahdha où les règles de l’Etat étaient souvent bafouées, et pourquoi il a été gardé à son poste malgré quelques grincements de dents de beaucoup de gens.
Les gens qui sont allés s’attaquer à son logement et à sa famille, quel était leur objectif? Démontrer que s’ils peuvent atteindre un logement d’un ministre, ils peuvent atteindre n’importe qui? Et s’ils se sont arrêtés à la porte du logement, faut-il les remercier?
Maintenant on peut imaginer autre chose: en touchant le ministre, est-ce que cela veut dire que les actions du ministère ont porté leurs fruits et que cette agression est le symbole de la nouvelle stratégie du gouvernement de MJ qui est venu nettoyer les écuries d’Augias encombrées par les aberrations de l’équipe qui l’a précédé et qui a laissé traîner des casseroles et des casseroles derrière elle –de quoi monter une centrale d’achat d’électroménager?
Si je peux me permettre un avis, et tout en témoignant de ma tristesse profonde devant ces morts inutiles et surtout devant cette volonté souvent partagée par les uns et les autres de faire avorter ce qui est en train de réussir en Tunisie, il y a lieu de faire un black out total sur les informations concernant ce combat et émettre une loi ou un décret punissant tout journaliste qui aborde ce sujet et surtout laisser le gouvernement faire ce que d’autres veulent défaire avec le soutien de gens et de pays qui n’aiment pas ce pays… Mais je leur dis notre pays en a vu d’autres…