L’homme d’affaires et médecin Jilani Dabboussi décède

L’homme d’affaires et médecin Jilani Dabboussi est mort subitement, mercredi, quelques heures à peine après sa sortie de prison. Il était incarcéré depuis deux ans et demi aux prisons successivement de Bulla Régia et de Mornaguia, a appris jeudi l’agence TAP.

Selon son fils, Sami Dabboussi, joint au téléphone, l’ancien député et maire de Tabarka avait été maintenu en prison bien au-delà de la durée légale de la détention préventive, fixée à 14 mois, « puisqu’il y est resté deux ans et demi malgré la détérioration de son état de santé et en dépit des nombreuses et vaines demandes de libération provisoire déposées par ses avocats ».

« La joie de la famille d’apprendre mercredi la nouvelle de sa remise en liberté fut éphémère puisque la mort l’a emporté, chez lui, cinq heures après sa sortie de prison, des suites d’une attaque cardiaque », a-t-il regretté. Le président du parti La voix des agriculteurs, Fayçal Tebbini, a réclamé jeudi, dans une déclaration à l’agence TAP, « une enquête sur les circonstances ayant entouré la mort de Jilani Dabboussi, quelques heures après sa remise en liberté », considérant que « la mort de Jilani Dabboussi revenait à faire taire les voix libres qui, sous l’ancien régime, revendiquaient le droit du nord-ouest au développement », selon ses termes.

Il a qualifié de « comportement inhumain » le fait d’avoir maintenu le défunt « en captivité deux années et demie durant et sans jugement bien qu’atteint de déficience rénale et malgré la dégradation de son état de santé », critiquant dans la foulée la libération de nombre de caciques de l’ancien régime en dépit de leur implication dans des faits de corruption.

Jilani Dabboussi, rappelle-t-on, avait été placé le 7 octobre 2011 sous mandat de dépôt émis par le premier juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Jendouba et inculpé de malversations financières et de trafic d’influence, en rapport avec son mandat de maire de Tabarka. Originaire d’Ain Draham, il fut membre du Comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous et élu député aux élections de 1989. Le Festival international de jazz de Tabarka, c’était aussi lui.