L’histoire d'”Essabate”

cuir_chaussureLe musée des arts et des traditions populaires de Médéa abrite une exposition consacrée à l’histoire de la chaussure, depuis l’époque préhistorique jusqu’à nos jours, organisée à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine.

Déclinée sous le thème de “Essabate, histoire de la chaussure”, cette exposition, qui se poursuivra sur plusieurs semaines, retrace, à travers des échantillons de chaussures très rares et d’images illustratives, l’évolution de cet élément de l’habillement, dont l’aspect a connu, au fil du temps, de multiples transformations, en fonction de la mode de l’époque, d’une part, et du statut social des personnes et des communautés qui l’avaient adopté, d’autre part.

Cette rétrospective permettra aux visiteurs de remonter, dans le temps, pour découvrir les différentes formes et aspects donnés à cet élément de l’habillement, qui cessera d’être un simple produit pour se couvrir les pieds, mais un signe distinctif d’appartenance sociale, avant de devenir “populaire”, durant les siècles derniers.

Beaucoup de savoir-faire, de doigté, d’imagination et de créativité ont permis à cet objet anodin, fabriqué, au départ, à base de peaux de bêtes pour se protéger contre les rigueurs du climat, de se hisser au podium des produits d’habillement indispensables à l’homme moderne.

D’aspect rudimentaire à sa création, la chaussure va connaitre une première transformation durant l’antiquité, grâce notamment aux civilisations égyptienne et grecque, avec l’apparition de la sandale, fabriquée en Egypte à l’aide de paille tressée, ou composée de lanières en cuir, chez les grecs.

A l’époque romaine, la chaussure devient, à travers ses différentes déclinaisons, un signe distinctif pour la noblesse, par rapport au reste de la population. L’ascendant du statut social va influer, pendant longtemps, sur l’évolution de la chaussure.

Celle-ci va connaitre une avancée remarquable, sur le plan de la forme, mais, surtout, de l’esthétique, principalement en Europe, où les “poulaines” des chaussures aux formes allongées, dotées d’un bout long et pointu, pouvant mesurer jusqu’à 50 cm, vont faire leur apparition sur ce continent, vers le 13è siècle. Puis vint l’époque des “chopines”, des chaussures surélevées composées d’une plateforme en bois, recouvertes de cuir, qui vont devenir les chaussures des Ottomans, ou les ancêtres des “El-kabkab”.

L’exposition met également en relief l’art du travail du cuir, à travers quelques aspects de ce métier dont les artisans andalous furent les précurseurs et qui s’en servirent pour hisser la chaussure au firmament. (APS)