Tunisie – Fête des martyrs : Aucun pays n’est à l’abri

Les Tunisiens ont juré de ne point dériver de la voie qu’ils se sont choisis le 14 janvier 2014. Ils ne vivront plus les affres d’une dictature qui n’a que trop duré. Jetant des milliers de femmes et d’hommes en prison ou les faisant vivre la torture lorsqu’ils n’ont pas été contraints à l’exil.

Le 9 avril 1938, des Tunisiens sont morts à Tunis pour avoir manifesté en faveur d’un Parlement tunisien. Pas moins de 22 personnes avaient été tuées et 150 furent blessées. L’événement, survenu donc il y a soixante-seize ans, est fêté chaque année depuis l’indépendance du pays en 1956. Laquelle indépendance consacrera la souveraineté populaire. Avec la mise en place d’un Constituante qui rédigera la première Constitution de la Tunisie indépendante, celle de juin 1959. Une Constitution qui sortira –cependant- des rails démocratiques. Avec ses présidences à vie plus ou moins camouflées et des atteintes aux libertés fondamentales.

Il faudra soixante-douze ans plus tard (en 2010) pas moins de 338 morts et 2.147 blessées –selon les chiffres officiels- pour que les Tunisiens accèdent à une nouvelle Constitution, fêtée en janvier 2014, comme un aboutissement heureux d’un «Printemps arabe» qui a un tant soit peu déçu.

A chaque fois donc les Tunisiens paient un tribut important. Et l’espoir est qu’aujourd’hui comme hier la Constitution n’est pas déviée de la voie qu’elle s’est tracée.

Aucun pays n’est à l’abri de dérives

Car, la Tunisie peut s’enorgueillir d’avoir vu la naissance de la première Constitution du monde arabe, c’était en 1861.

Lorsque Mohamed Sadok Bey (1813-1882) dote le pays d’une constitution qui «sépare les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatif, limite les pouvoirs du bey et crée de nouvelles cours de justice et un Conseil suprême (collaborant à la fois avec une Assemblée et une Cour suprême)» (voir l’article sur Mohamed Sadok Bey sur Wikipedia),

Une Constitution qui sera suspendue en 1864 avec la révolte d’Ali Ben Ghadehem pour résister à la cupidité du régime beylical qui a augmenté cette «mejba», un impôt insupportable imposés aux sujets du Bey, possesseur du Royaume de Tunisie. Réprimée, la révolte connaîtra de ce fait son lot de martyrs. A commencer par Ali Ben Ghedahem qui décède en 1867 à la prison de La Goulette.

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