Les participants à une conférence organisée, mercredi à Siliana, à l’occasion de la commémoration des évènements du 9 avril 1938, ont appelé à la nécessité de condamner les auteurs des agressions et violations des droits de l’homme survenues après le 14 janvier 2011.
Ont pris part à cette manifestation portant sur le thème « l’impunité après le 14 janvier » et organisée à l’initiative de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), des députés de l’Assemblée nationale constituante, des représentants de partis politiques, des syndicalistes et des juristes outre les représentants d’organisations nationales et internationales dont le réseau euro- méditerranéen des droits de l’homme, la commission nationale pour le respect des libertés et des droits de l’homme, le forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, la coordination nationale pour la justice transitionnelle, la confédération française démocratique du travail, la confédération générale du travail et l’Union syndicale Solidaire en France.
La conférence a été une occasion pour passer en revue les principales violations enregistrées en Tunisie après le 14 janvier 2011 dont les évènements du 9 avril 2012 à l’avenue Habib Bourguiba, ceux de Siliana à la dernière semaine du mois de novembre 2012 et ceux du 4 décembre 2012 au siège de l’UGTT. Des juristes, syndicalistes et représentants de la société civile ont dénoncé “la répression policière des manifestations pacifiques organisée sous le régime de la Troika”.
Ils ont ajouté que ces répressions constituent des violations flagrantes des droits de l’homme, dont le respect de la dignité de l’être humain et la liberté de manifester, principales revendications de la révolution du 14 janvier. Les participants ont souligné la nécessité de lutter contre de telles pratiques, appelant à la condamnation des commanditaires de ces agressions quelles que soient leurs positions politiques afin de consacrer la justice transitionnelle et construire la démocratie sur des bases solides.
Ils ont appelé à ce que la question du jugement des coupables figure à l’ordre du jour du dialogue national, mettant l’accent sur la nécessité de dévoiler toute la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Ils ont, en outre, suggéré la formation d’une commission nationale élargie composée de syndicalistes, juristes, députés et représentants de la société civile pour suivre les différents dossiers en rapport avec ce qu’ils ont qualifié de “crimes d’Etat.
La conférence a été également consacrée à la présentation de quelques témoignages audiovisuels de certaines victimes des évènements de la chevrotine à Siliana. Dans ce contexte, Charfeddine Kellil, avocat des victimes de la chevrotine à Siliana a souligné que “le procès intenté par environ une centaine d’avocats contre les auteurs de ces évènements, dont essentiellement l’ancien chef du gouvernement Hammadi Jebali, l’ancien ministre de l’intérieur et certains responsables sécuritaires, n’avance toujours pas et stagne encore au tribunal militaire supérieur du Kef”.