Laura Baeza : la Tunisie montre sa détermination à s’engager sur la voie de la démocratie

A travers l’adoption de sa nouvelle Constitution, « la Tunisie a montré, une nouvelle fois, sa détermination à s’engager sur la voie de la démocratie, des libertés fondamentales et de l’égalité de tous ses citoyens », a déclaré l’ambassadrice de l’Union Européenne en Tunisie, Laura Baeza.

Elle a souligné, dans une interview accordée au Centre d’information pour le Voisinage européen dont une copie est parvenue à l’agence TAP, que le renforcement de la gouvernance et de la société civile et l’appui au développement socio-économique sont les principales priorités de la coopération entre l’Union Européenne et la Tunisie.

Dans les années à venir, a fait savoir Laura Baeza, la coopération bilatérale visera à appuyer les réformes socio- économiques, à assurer un développement plus équilibré du territoire, à renforcer la gouvernance, mais aussi la société civile. Depuis la Révolution de 2011, a-t-elle rappelé, l’Union européenne a pratiquement doublé son aide à la Tunisie, soit 150 millions d’euros par an.

Le pays a été le premier bénéficiaire de l’instrument SPRING, créé en réponse au Printemps Arabe, pour encourager les pays à s’engager le plus rapidement sur la voie de la transition démocratique. Outre ces dons, d’autres soutiens ont été accordés sous forme de prêts par la Banque européenne d’investissement, pour un montant de 300 millions d’euros par an. « A cela viendra s’ajouter une aide macro-financière de 300 millions d’euros qui sera accordée par l’Union européenne à la fin du printemps prochain », a affirmé la diplomate. //Trois exemples de coopération réussie//

Si elle devait citer trois exemples concrets de coopération réussie en Tunisie, “Incontestablement”, elle évoquera l’appui à la société civile, l’accompagnement des autorités tunisiennes dans l’organisation des « premières élections démocratiques de son histoire en octobre 2011 » et l’appui à la microfinance.

Avant la Révolution, a-t-elle indiqué, « la délégation était naturellement en dialogue constant avec les organisations de défense des droits de l’Homme. Mais nous n’étions pas en mesure d’apporter un soutien financier à ces organisations. Après la Révolution, tout a changé! Nous avons aujourd’hui 54 projets en cours, soit un montant de 16 millions d’euros.

A cela s’ajoute un projet spécifique de 7 millions d’euros destiné à rapprocher la société civile et les acteurs publics dans toute la Tunisie grâce aux six bureaux régionaux qui ont été mis en place », dans le cadre du programme d’appui à la société civile (PASC).

A travers ces bureaux, les organisations de la société civile tunisienne et les acteurs publics seront non seulement renforcés dans leurs capacités, mais surtout accompagnés dans l’identification des enjeux et besoins de leurs régions, ainsi que dans la recherche et définition de stratégies et actions communes pour y faire face.

« Avec l’inscription du principe de décentralisation dans la nouvelle Constitution, cette initiative est d’autant plus utile », a-t-elle fait remarquer. Outre le soutien apporté dans l’organisation des élections de 2011 et l’appui à l’Assemblée Nationale Constituante, dont les travaux ont abouti à l’élaboration d’une constitution garante des libertés fondamentales et de l’égalité de tous les citoyens, « l’Union européenne est naturellement prête à mettre tout son savoir-faire à la disposition de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) lors des prochains rendez-vous électoraux », a encore dit Laura Baeza.

s’agissant de la microfinance dont le cadre réglementaire tunisien a été mis en place, l’UE aidera désormais les nouveaux acteurs à développer le microcrédit, ce qui permettra de créer des milliers d’emplois dans les régions les plus défavorisées, a-t-elle assuré.

Elle a, par ailleurs, évoqué la contribution de l’UE au financement du Programme Prioritaire d’Intégration des Quartiers Populaires en Tunisie pour la construction de routes et la mise en place de réseaux d’assainissement et d’éclairage dans 119 quartiers. Ce programme permet également de créer des espaces dédiés à des activités économiques génératrices de revenus, ainsi que des espaces socio- culturels et sportifs au profit notamment des jeunes.