“L’Etat ne peut, en aucun cas, revenir sur les droits acquis par la femme tunisienne en vertu de l’article 46 de la nouvelle constitution”, a affirmé, mercredi, Jaouida Guiga, consultante juridique internationale et première magistrate tunisienne.
Lors d’une conférence internationale, ouverte, mercredi à Tunis, à l’initiative du centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF), en marge de la célébration de la journée internationale de la femme, Guiga a ajouté que le premier paragraphe de l’article 46 de la nouvelle constitution stipule que “l’Etat s’engage à protéger les droits acquis de la femme, les soutient et oeuvre à les améliorer.
L’Etat garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme pour assumer les différentes responsabilités et dans tous les domaines. L’Etat oeuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les conseils élus. L’Etat prend les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence contre la femme”.
Dans une communication intitulée “la femme entre la constitution de 1959 et la constitution de 2014”, l’oratrice a souligné que parmi les droits acquis par la femme tunisienne et que l’Etat s’engage à protéger, figurent tous les droits inscrits dans le code du statut personnel (CSP), dont le droit de chacun des deux fiancés à la restitution des présents offerts à l’autre, l’interdiction du mariage des mineures et la criminalisation du mariage illégal comme la polygamie.
De son côté, la magistrate et directrice générale de l’observatoire de l’information, de la formation, de la documentation et d’études pour la protection des droits de l’enfant a, dans une intervention, sur le thème “introduction à la constitution de 2014” que l’article 46 de la nouvelle constitution s’inscrit dans le cadre des devoirs de l’Etat de protéger les droits de la femme.
Elle a indiqué qu’aussi importante soit-elle, la constitutionnalisation des droits de la femme n’est qu’une étape sur la voie de la transition démocratique, appelant à demeurer vigilant et à faire face à toutes les tentatives visant à nuire à ces droits. Au programme de cette conférence de deux jours organisée à l’initiative du CREDIF en collaboration avec l’association Femme, Développement et solidarité sans frontières, trois séances portant sur les thèmes suivants “Femme et Constitution: approche historique”, “la femme dans les nouvelles constitutions” et “les défis présents et futurs”.