Les avocats ont organisé, mercredi, un rassemblement de protestation devant le Palais de justice à Tunis, pour revendiquer « l’assainissement » du secteur de la magistrature, réclamer des réformes dans le secteur et défendre la profession d’avocat.
« Le mouvement vise à défendre la profession et à rejeter toute forme de violation de son intégrité », a indiqué Me Abdelaziz Essid, appelant à trouver des solutions pour résoudre la crise entre les avocats et les magistrats en vue d’assurer la continuité des services judiciaires.
Il a indiqué que les négociations engagées ne doivent pas être menées au détriment de la profession d’avocat, appelant à fournir les garanties nécessaires qui permettent aux avocats de défendre les libertés et la profession.
De son côté, le secrétaire général du conseil de l’Ordre des avocats, Boubaker Bethabet, a affirmé que le conseil de l’ordre rejette toute tentative visant à ternir l’image de la profession, appelant les magistrats à respecter le décret-loi portant organisation de la profession.
Le décret-loi prévoit, entre autres, d’accorder l’immunité à l’avocat. Pour sa part, Me Leila Haddad, avocate de la défense dans les affaires des martyrs et blessés de la révolution, a appelé les magistrats à « protéger la révolution » en particulier après le retour des RCDistes sur la scène politique, a-t-elle averti.
Elle a accusé certaines parties politiques d’attiser les tensions entre les magistrats et les avocats pour ouvrir la voie à la remise en liberté des symboles de l’ancien régime.
A noter qu’un juge d’instruction du 5ème bureau du Tribunal de première instance de Tunis a été agressé vendredi, 21 février 2014, par des avocats pour avoir émis un mandat de dépôt à l’encontre d’une avocate dans une affaire d’escroquerie. Cet incident avait déclenché une crise entre les avocats et les magistrats.
Lire aussi:
– L’Ordre judiciaire cherche une solution à la crise avocats/magistrats
– Tunisie: Les magistrats décident une suspension de trois jours
– Tunisie – Crise magistrats-avocats : Pour la création d’une commission de médiation