Le juge d’instruction du 5ème bureau du Tribunal de première instance de Tunis a été, selon un communiqué du tribunal, victime d’une agression perpétrée, vendredi matin, par des avocats rassemblés devant son bureau, lui interdisant d’y accéder et réclamant la libération de leur collègue, objet depuis jeudi, d’un mandat de dépôt émis par le même juge d’instruction pour escroquerie.
Ce dernier a refusé la demande de mise en liberté déposée, vendredi, par la défense, ce qui a conduit à un rassemblement d’avocats devant son bureau.
Les protestataires ont, selon le communiqué, proféré des propos injurieux et attentatoires à son honneur et au prestige du pouvoir judiciaire, entravant la marche du tribunal.
« Ils ont empêché le juge d’instruction d’accéder à son bureau en dépit de la présence du bâtonnier de l’ordre des avocats et du président du bureau régional du barreau de Tunis », a précisé la même source, ajoutant que l’incident a atteint le state de la menace de l’intégrité physique du juge d’instruction dans l’enceinte même du tribunal, ce qui a nécessité son évacuation sous escorte.
Et d’ajouter : « les protestataires ont pourchassé le juge d’instruction à l’extérieur du tribunal pour l’agresser physiquement et verbalement et l’empêcher de monter dans sa voiture, proférant des menaces à son encontre ».
Ce qui a nécessité son transfert dans une voiture de police. Contacté par l’agence TAP, le bâtonnier de l’ordre national des avocats a refusé toute déclaration au sujet de cet incident et du communiqué du tribunal.
Pour sa part, l’Association des Magistrats tunisiens (AMT) a, dans une déclaration rendue publique vendredi, appelé les juges à observer un mouvement de protestation de trois jours, à partir de lundi 24 février, en retardant les audiences de deux heures.