Tunisie – Affaire Jabeur Mejri : La FIDH saisira la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), ainsi que le comité de soutien au bloggueur tunisien Jabeur Mejri saisiront la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples pour libérer Jabeur Mejri.

La décision a été annoncée jeudi soir lors d’un évènement organisé à l’espace l’Artisto à Tunis par le comité de soutien à Jabeur Mejri condamné à sept ans et demi de prison suite à la publication de caricatures considérées comme blasphématoires.

“Chaque 13 du mois un évènement est organisé pour appeler au respect de la liberté d’expression. Le cas Jabeur Mejri est une priorité”, a affirmé, dans une déclaration à l’agence TAP, Kaouther Zouari, porte-parole du comité de soutien à Jabeur Mejri, qui précise qu’il n’y a eu aucun suivi pour ce qui est de la proposition “d’asile en Suède” pour le bloggeur, annoncée mi-janvier lors de la visite à Tunis d’une délégation du FIDH.

Quant aux nouveaux rebondissements de l’affaire, Martin Pradel, avocat à la Cour de Paris et membre de la FIDH a décidé, en collaboration avec le comité de soutien à Jabeur Mejri, de saisir la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, “après avoir épuisé tous les recours judiciaires en Tunisie”, a-t-il précisé.

“L’Etat tunisien a signé une charte continentale des droits de l’Homme l’obligeant à respecter la liberté d’expression et celle des croyances. L’Etat tunisien a manqué à ses engagements envers la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples et nous allons agir sur ce point pour libérer Jabeur Mejri”, a affirmé Martin Pradel.

“Cependant, ce mécanisme africain ne dispose pas des prérogatives nécessaires pour obliger l’Etat tunisien à libérer Jabeur Mejri”, a-t-il encore expliqué.

L’évènement consacré à Jabeur Mejri a été marqué par une prestation artistique animée par des jeunes artistes tunisiens. Le programme a aussi comporté une exposition de caricatures rendant hommage à Jabeur Mejri et un débat avec les représentants de la société civile outre la projection d’un documentaire baptisé “7 ans”, une série de témoignages sur ce qu’une personne pourrait faire de sa vie en 7 ans.