L’avocat de Rafik Belhaj Kacem, ancien ministre de l’Intérieur sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, Nizar Ayed, a appelé “le peuple tunisien et les parents des martyrs à s’attacher à leur droit à la vérité et à démasquer les véritables meurtriers de leurs enfants”, considérant que l’ancien ministre a été utilisé comme “bouc émissaire”.
Lors d’un sit-in organisé, lundi, par des habitants de Béja, devant le siège du tribunal cantonal de la région, pour demander la libération de Rafik Belhaj Kacem, il a expliqué que “le dossier de l’affaire prouve que les martyrs tué à Thala (Gouvernorat de Kasserine), à titre d’exemple, ont été tués par des balles 7-62, alors que les forces de sécurité, dans cette ville, étaient en possession de fusils Shtyer utilisant des cartouches 5-65”.
Dans ce sens, l’avocat a souligné qu’il “n’y a aucun document, enregistrement ou directives prouvant qu’il y avait un ordre de tirer”, ajoutant que “les enregistrements sonores prouvent totalement le contraire et montrent que l’ancien ministre de l’Intérieur a donné des directives pour ne pas tirer à balles réelles et d’utiliser uniquement des bombes lacrymogènes”, selon lui.
Il a, en outre, indiqué que les forces de sécurité sont accusés d’avoir tué 67 martyrs, alors qu’il y avait eu 308, au cours de la révolution, tout en s’interrogeant sur les auteurs des meurtres des autres martyrs, ajoutant que “cette question demeure un véritable point d’interrogation”. Me Nizar Ayed a affirmé que “ce sit-in est un message à différentes parties qui pensent qu’en accusant l’ancien ministre de l’Intérieur, elles vont fermer le dossier des martyrs de la révolution”.
L’avocat de Rafik Belhaj Kacem a, par ailleurs, dénoncé les peines prononcées, en première instance, contre son client, les considérant comme une injustice, ajoutant que l’ancien ministre de l’Intérieur avait été démis de ses fonctions cinq heures avant le décès du premier martyr en Tunisie.
Des composantes de la société civile et des habitants de Béja ont demandé, au cours de plusieurs sit-ins, de garantir un procès équitable à Rafik Belhaj Kacem et de le libérer comme de nombreux autres ministres et responsables dans les gouvernements de Ben Ali, tout en considérant que les véritables acteurs n’avaient pas été arrêtés, selon eux.
Dans le même sens, les sit-inneurs ont appelé, lundi, à d’autres mouvements de protestation, devant le siège du tribunal militaire de Tunis, au cours des prochains jours. Des habitants de la région dont des avocats et des militants de la société civile avaient constitué un comité de défense de Rafik Belhaj Kacem.