Ali Larayedh, chef du gouvernement provisoire a affirmé, lundi, que “la période de transition prolongée et la mauvaise conjoncture économique mondiale ont mis sous pression le budget de l’Etat pour l’année 2014”.
Larayedh, qui pronoçait, à l’ANC, la déclaration du gouvernement, à l’ouverture du débat parlementaire sur les projets de budget de l’Etat et de la loi de finances pour 2014, a ajouté que “c’est aussi cette pression qui a imposé le recours à la politique de maîtrise des dépenses, contrairement à la tendance des budgets des années 2011, 2012 et 2013)”.
Selon le chef du gouvernement, cette démarche va être concrétisée à travers la maîtrise des dépenses de gestion et de la masse salariale, la rationalisation des dépenses de compensation et la limitation à 2,3 % du taux d’évolution du volume du budget de l’Etat 2014, estimé à 28125MD contre 27481 MD en 2013.
Il s’agit également d’augmenter de 17% le budget de développement et de renforcer l’effort du recouvrement des fonds propres, “ce qui rend possible la limitation du déficit du budget de l’Etat pour le prochain exercice à 5,7% du PIB, contre 6,8% prévu fin 2013”, a-t-il souligné.
La loi de finances pour 2014 table sur un taux de croissance de 4%
Le chef du gouvernement a précisé que la loi de finances 2014 s’est fixée pour objectif de réaliser, l’année prochaine, un taux de croissance de 4%.
Cela devrait contribuer, d’après lui, à l’accroissement des créations d’emplois, à la consolidation des ressources propres de l’Etat et à la promotion du revenu individuel à 7965 dinars contre 7235 dinars en 2013.
Le projet de la loi prévoit, également, la reprise de la dynamique de l’investissement privé à travers la mise en application des dispositions du nouveau Code de l’investissement et des différentes mesures fiscales y inclues, la maîtrise progressive des équilibres généraux du budget afin de reprendre les marges de manoeuvre dans les politiques financières, économiques et sociales.
Aussi, il stipule la réduction des pressions aussi bien sur le taux de change du dinar que sur l’indice de prix outre l’adoption d’une moyenne du prix du pétrole, durant toute l’année 2014, de 110 dollars et un taux de change du dollar d’environ 1,670 dinars.
La mobilisation des ressources propres programmées dans le cadre de la Loi de finances 2014 permettra, selon le chef du gouvernement, de limiter le taux de la dette publique au niveau de 49,1% du PIB.
M. Larayedh a souligné la détermination de l’Etat, à assurer, à l’avenir, un suivi étroit des importations, pour éviter l’aggravation du déficit commercial, estimé à 6,8% du PIB en 2013. Il a évoqué dans le même contexte, un amendement prévu de la loi relative au commerce extérieur.
“Une augmentation prévue de 9,7 % du volume de l’investissement global en 2014”
Le chef du gouvernement provisoire prévoit une augmentation de 9,7% aux prix courants du volume global de l’investissement en 2014, qui atteindra, d’après ses dires 17,847 millions de dinars (MD) “grâce au renforcement des réformes visant à améliorer le climat des affaires et à regagner la confiance des investisseurs tunisiens et étrangers”.
M. Larayedh a évalué les investissements réservés à l’aménagement des zones industrielles en 2014 à environ 43 MD. Ces financements seront investis dans la poursuite des travaux d’aménagement de 25 zones industrielles et le démarrage des travaux pour 9 autres zones.
Il a fait savoir, sur un autre plan, que des actions sont en cours pour finaliser le cadre règlementaire et institutionnel régissant la micro-finance, laquelle a été renforcée par la création d’une instance de contrôle.
Evoquant la finance islamique, Larayedh a indiqué que les composantes de ce système financier (banques, fonds d’investissement, sukuks et assurance takaful), ont été mis en place, et ce en réponse à la demande des partenaires économiques de la Tunisie et aussi dans le but d’enrichir la scène financière nationale.