La loi sur les habous est un des objectifs de la révolution dans la mesure où elle répond aux revendications des régions et des jeunes en faveur du développement, d’autant qu’elle contribue à lutter contre la pauvreté et à créer de nouveaux emplois, a soutenu le ministre des affaires religieuses Noureddine Khademi.
Il a ajouté, à l’ouverture d’une conférence scientifique dans la banlieue nord de Tunis sur les Habous , que cette loi en cours d’examen à l’Assemblée nationale constituante, revêt des dimensions économiques, éducatives et de développement. Le projet de loi sur les Habous qui repose sur des fondements juridiques, a fait l’objet d’une année et demi de longues concertations entre experts en droit, finance, Chariaa islamique, administration et fonction publique, a assuré le ministre.
Il a affirmé que les habous ne seront pas le monopole des mosquées et des écoles coraniques. Ils engloberont les hôpitaux, les centres de recherche, l’infrastructure et les projets de protection de l’environnement, a-t-il ajouté. Les habous est un phénomène mondial adopté par plusieurs pays à l’instar des Etats unis d’Amérique qui comptent plus d’un million 400 mille entreprises soumises à ce régime.
Sami Braham, directeur du centre Cheikh Fadhel Ben Achour pour la culture et les arts où a eu lieu la conférence, a expliqué que pour les organisateurs, l’objectif de cette journée est de calmer la polémique soulevée par ce projet de loi et d’éloigner le débat des tiraillements politiques.
Dans une déclaration à la presse Sami Braham a rappelé que l’ancien président Bourguiba a supprimé les Habous en raison d’un conflit politique avec l’institution de la Zitouna qui n’a rien à voir avec ce système. « l’Etat indépendant aurait mieux fait de réformer ce système qui était rongé par la corruption». « Or comment peut-on aujourd’hui, faire des Habous une loi civile moderniste soumise au contrôle de l’Etat sans aucune instrumentalisation politique et dépasser les erreurs du passé ?», s’est-t-il interrogé.
La séance matinale a porté sur l’aspect historique et légal des Habous ainsi que leurs dimensions socio- économiques. Dans l’après midi, les participants, parmi des experts de Tunisie, d’Algérie, du Maroc et du Koweit ont abordé l’expérience des Habous dans des pays occidentaux.