« La torture et le mauvais traitement en Tunisie ont ressurgi avec force dans les centres de garde à vue et les prisons, face la consécration de l’impunité », a affirmé, samedi, Mokhtar Trifi, avocat et président d’honneur de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).
« Les systèmes législatif et judiciaire souffrent encore de lacunes notamment en matière de torture et de mauvais traitement dans les centres de détention et les prisons », a- t-il constaté en marge d’une conférence à Tunis sur « La torture et le mauvais traitement : législation et réalité ».
Il a indiqué que plusieurs affaires de torture n’ont pas encore été examinées, notamment à la suite des amendements apportés, en 2011, au code de procédure pénale qui, a-t-il dit, prévoient que « les procès-verbaux rédigés sous la torture ne seront pas pris en considération ».
A cet égard, il a plaidé en faveur de l’amendement de ce code dans le sens de réduire les délais de garde à vue, faisant état, à ce propos, de l’existence d’une proposition à cet effet qui stipule que le délai de garde à vue ne doit pas dépasser une durée de 48 heures renouvelable une seule fois. Le code, a-t-il estimé, doit, aussi, prévoir la présence de l’avocat du gardé à vue dès la première heure de son arrestation, afin de garantir que son client ne soit pas torturé pendant sa détention.
Les réformes législatives en matière de garde à vue et de détention préventive doivent, en outre, énoncer que les gardés à vue, aussitôt arrêtés, doivent être, obligatoirement, soumis à une consultation médicale, se déclarant contre l’intégration de l’expression « le détenu a refusé d’être soumis à une consultation médicale » dans les procès-verbaux des interrogatoires.