Tunisie, Médias, Ettounsiya TV : «Andi Ma N’Kollek» polémique !

La chaîne Attounsya avait-elle à diffuser des passages dans une récente émission d’«Andi Ma N’Kollek»? Deux «affaires» qui font encore polémique.

Récit et commentaire.

Deux passages de l’émission «Andi Ma N’Kollek», diffusés au cours du mois de novembre 2013, sur la chaîne Ettounsiya, ne cessent d’alimenter une certaine polémique.

La première émission a mis en scène un père et sa fille qui aurait quitté le foyer familial avec un homme qui l’aurait abandonnée après lui avoir promis monts et merveilles. Le père a annoncé à sa fille qu’il ne pouvait pas ouvrir le rideau parce que ses fils le «tueraient» s’il le faisait.


(Nombre de vues -au 3 décembre 2013- 229.236 fois)

Dans la seconde émission, un père invité par son fils qui revendiquait sa filiation aurait été filmé par la chaîne en question sans son autorisation. Il serait, par ailleurs, au moment du tournage, malade et alité.

Les deux «affaires» seraient examinées par la HAICA (Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle); des échos font état, du reste, pour la seconde émission, d’une plainte de la part du père de l’enfant déposée auprès de la HAICA.

Respect de l’étique voire de la déontologie

Et la question que l’on pose, ici et là, sur ces deux «affaires»: Ettounsiya devrait-elle diffuser un tel programme? Une question qui se rapporte évidement au respect de l’étique voire de la déontologie.

Il ne s’agit pas de la première «affaire» concernant une émission de téléréalité, ce genre audio-visuel qui a souvent fait polémique en allant quelquefois bien au-delà de ce qui est acceptable.

On se souvient qu’aux Etats-Unis d’Amérique une téléréalité avait, en 2010, bien choqué et provoqué le courroux des téléspectateurs. L’émission en question avait mis en scène des compétiteurs auxquels on demandait, lors d’un faux jeu télévisé, de presser sur un bouton qui, chaque fois, faisait recevoir à une personne présente –en fait un acteur- sur un plateau une décharge électrique. Les producteurs de l’émission voulaient savoir jusqu’où les compétiteurs pouvaient aller. Et certains, devant l’appât du gain, sont allés loin. Ils continuaient de presser sur le bouton après l’effondrement de la personne concernée.

Evidement la chaîne Ettounsiya n’est pas allée si loin. Mais, les deux «affaires» ont choqué également des téléspectateurs qui s’interrogent sur le bien-fondé de ces deux passages. Pour certains, les deux passages seraient, à ce titre, «à blâmer» dans la mesure où il y aurait «manquement au respect de la dignité humaine et de la vie privée» et peut-être même «incitation à la violence» du moins pour le premier passage. D’autant plus que la chaîne aurait pu éviter ces passages du fait que l’émission est diffusée en différé.

On se demande, à ce titre, si ce type d’émissions n’a pas de conseiller. A moins que la diffusion de pareils passages ne soit pas pour faire de l’audience. Il faut dire aussi qu’avec la quasi anarchie qui règne dans le pays, il est difficile de voir plus clair! Et la remarque ne concernerait pas que la seule chaîne Ettounsiya. Loin s’en faut.


(Parmi les vidéos les plus regardées de l’émission)