Tunisie : La porte du dialogue avec le ministère de la Justice désormais close

La présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (AMT) a annoncé, mercredi, que la porte du dialogue et des négociations avec l’autorité de tutelle est « désormais close ».

S’exprimant en conférence de presse au Palais de justice de Tunis, Raoudha Labidi réagissait ainsi aux récentes déclarations du ministre de la Justice qui, à l’issue de son entretien avec le Président de l’Assemblée nationale constituante, avait qualifié d’« illégale » la grève des magistrats et assuré que « les dernières nominations en date dans le corps de la magistrature » ne seront pas reconsidérées. Cette conférence de presse intervenait dans la foulée des mouvements de protestation des magistrats, notamment la grève des 19 et 20 novembre.

Raoudha Labidi a indiqué que les magistrats, « décideront de la conduite à suivre, en coordination avec les structures professionnelles et en concertation avec leurs bases pour faire front aux prises de position de l’autorité de tutelle et déterminer les formes de protestation à entreprendre ».

D’autant que, a-t-elle ajouté, nous savons maintenant à quoi s’en tenir après que Noureddine Bhiri, Ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, eut déclaré que « les récentes nominations dans la magistrature relèvent des compétences du ministre de la Justice ».

Labidi a dit envisager « une éventuelle internationalisation de la crise des magistrats tunisiens », précisant qu’un courrier dans ce sens avait été adressé à l’Union internationale des magistrats. Elle a appelé ceux qui en douteraient encore à admettre le droit des magistrats à faire la grève « au vu » des engagements et instruments internationaux ratifiés par la Tunisie à la suite de la suspension de la Constitution, lesquels, a-t-elle dit, garantissent le droit à la grève et à la protestation.

S’exprimant de son côté au sujet des arrêts du Tribunal administratif relatifs aux modalités de sélection des candidatures à l’ISIE, un membre de l’Union des magistrats administratifs, Walid Mallali, a estimé que « les choix de la commission de sélection n’ont pas été aussi transparentes qu’on pouvait le souhaiter et n’ont pas respecté les lois en vigueur consacrant l’Etat de droit et des institutions “. Il a proposé que, pour sortir de l’imbroglio, le rôle de la commission de sélection se limite à retenir 36 candidats, dont neuf seront validés en séance plénière.