Forte participation et une session spéciale Tunisie au 10ème festival du cinéma africain de Cordoue

Une forte participation tunisienne est programmée pour la dixième édition du Festival de cinéma africain de Cordoue (FCAT, Espagne) qui démarre le vendredi 11 octobre, apprend l’agence TAP auprès de Teresa Alameda, du bureau de presse internationale du FCAT 2013.

Six films tunisiens seront projetés lors du festival, y compris cinq nouveaux films en compétition pour trois des récompenses, plus une session spéciale.

Fêtant son dixième anniversaire, le FCAT (11-19 octobre) poursuit la tendance inaugurée l’année dernière avec une forte participation du cinéma provenant du monde arabe en mettant l’accent sur les titres de l’Afrique du Nord qui abordent le sujet des Printemps arabes et l’actualité du pays depuis une perspective innovatrice.

Deux documentaires tunisiens seront en compétition dans la section “Al otro lado del Estrecho” (De l’autre côté du Détroit). Il s’agit d’oeuvres qui “veulent rendre visible un côté des Printemps arabes qui passe souvent inaperçu en mettant l’accent sur les histoires individuelles en marge des grands courants”. Le premier c’est “Ya Man Aach” (C’était mieux demain), un long-métrage documentaire réalisé par Hinde Boujeema primé deux fois en 2012 (prix de la meilleure réalisation du Festival de cinéma de Dubai et le prix du meilleur documentaire du Festival Douz Doc Days de Tunisie). Le documentaire raconte un moment de la vie d’une femme, Aida, et son fils, dans cet intense intervalle qu’est la révolution d’un pays. Ils vivent dans des quartiers défavorisés et ils font fi des évènements historiques que l’entourent.

L’autre documentaire en compétition, Babylon (2012) réalisé par Ala Eddine Slim, Ismaël Louati et Youssef Chebbi. Primé dans plusieurs festivals internationaux, le film parle également de l’absolue actualité de la Tunisie: il illustre tout le processus de construction d’un champ de réfugiés au milieu du désert en Tunisie lors de la crise de Libye.

Dans la catégorie “Fiction”, le festival accueillera un long-métrage, “Nesma”, de Homeïda Behi (2012) : un thriller dont les événements se déroulent dans la Tunisie post-révolutionnaire. Le film suit Youssef et Claire, un couple d’agents immobiliers qui sont pris dans une série d’événements mystérieux, des disparitions, conspirations et paranoïas, à travers lesquels le réalisateur dépeint la réalité turbulente du pays.

Pour ce qui est des court-métrages, deux films seront en compétition: “Les souliers de l’Aïd” (2012), d’Anis Lassoued, qui raconte l’histoire de Nader, un enfant de neuf ans qui veut acheter une paire de chaussures mais qui n’a pas assez de argent, et “Baba Noel” (2012) une fiction- comédie réalisée par Walid Mattar et qui suit Foued, un sans-papiers qui vit dans la peur d’être arrêté à qui on propose un travail bien payé avec l’assurance de rester invisible.

Le festival projettera cette année le film “Même pas mal” (2012) de Nadia El Fani, réalisatrice tunisienne qui est venue l’année dernière à Cordoue à l’occasion de la neuvième édition présenter un film très polémique, “Laïcité Inch’Allah” (2011), un documentaire débordant de revendications et de discours politiques ayant causé à la réalisatrice de vives critiques en Tunisie. Cette fois ci, “Nadia El Fani vient présenter un nouveau film très autobiographique qui nous renvoie à la genèse de ce premier documentaire et qui raconte la persécution et les boycotts dont elle a été victime après la diffusion du film” précise la même source.

Organisé par l’ONG “Al Tarab” avec le principal partenariat de la Mairie de Cordoue, le festival projettera pendant une semaine 70 films d’Afrique ou sur l’Afrique provenant de 31 pays différents, accompagnés d’activités pour professionnels, d’expositions et d’activités parallèles pour tout public.

C-SB