Tunisie : L’instauration d’une police républicaine, thème d’une rencontre à Djerba

“L’instauration d’une police républicaine : nature défis du projet” a été au centre d’une rencontre organisée, samedi, à Djerba, à l’initiative de l’association “Citoyenneté et Libertés”.

Selon le président de l’association, Abdelkrim Tounsi, cette rencontre offre l’opportunité de discuter de l’apport de la société civile dans la conception du rôle dévolu à la police républicaine.

Dans son intervention, Mohamed Nébigh, responsable syndical, a évoqué la réalité de l’institution sécuritaire et les efforts déployés en vue d’améliorer son rendement et promouvoir ses conditions de travail.

De son côté, Me Charfeddine Kellil, du “Groupe des vingt-cinq”, a souligné l’absence de toute volonté politique visant à mettre en place une police républicaine ou à adhérer à ce projet qui demeure, à son avis, « un slogan creux », d’autant que les réformes entreprises sont « superficielles et improvisées ».

Parmi les principales raisons qui, a-t-il dit, devraient inciter à la nécessité de constitutionnaliser le principe d’une police républicaine, figurent les dépassements commis par certains policiers et l’absence de protection des agents de l’ordre lors de l’exercice de leur fonction, en plus des menaces qui guettent l’institution sécuritaire dont, en particulier, “la police parallèle” et “les nominations suspectes”.

Constitutionnaliser le principe d’une police républicaine n’est pas suffisant, a-t-il relevé. Il faut, d’abord, amender certaines législations relatives à l’institution sécuritaire, opérer des réformes structurelles, élaborer un code de conduite du policer, dynamiser le conseil supérieur de la sécurité et créer une haute instance indépendante de contrôle des différents corps de sécurité.

Pour sa part, Issam Dardouri, président de la section de Tunis de l’association tunisienne “Pour une police républicaine”, a souligné que la relation entre le policier et le citoyen « n’est pas encore stable », ajoutant que celle-ci doit reposer sur le respect mutuel et le dialogue constructif.

Il a, par ailleurs, appelé à la réforme du système sécuritaire au double plan structurel et législatif, à garantir la protection juridique des policiers, à constitutionnaliser le principe de la neutralité de l’appareil sécuritaire, à réviser les nominations basées sur les loyautés partisanes, à faire prévaloir la neutralité politique et respecter la justice.