Tunisie – Discours de Marzouki : A.Mansar

« Bien qu’elle suscite l’escalade, la réaction égyptienne vis-à-vis du discours du président de la République provisoire, Moncef Marzouki, devant l’Assemblée générale des Nations unies était prévisible et naturelle», a indiqué, dimanche, le porte-parole officiel de la présidence de la République, Adnène Mansar.

Les déclarations rendues publiques par le ministère égyptien des Affaires étrangères à ce sujet sont venues réaffirmer l’engagement de l’Egypte à aller de l’avant sur la voie de la consécration de la démocratie, a-t-il expliqué à l’Agence TAP, avant d’ajouter : « Le discours du président Marzouki s’inscrit dans cette optique, d’autant qu’il a appelé les Egyptiens au dialogue pour aboutir à des solutions qui préservent la paix civile et tendent à impulser le processus démocratique dans ce pays ».

Il s’agit là, a-t-il estimé, « d’une position qui vient s’aligner sur les positions soutenues par plusieurs pays, à l’instar des pays de l’Union européenne et des Etats-Unis d’Amérique. « Marzouki avait exprimé la même position concernant la situation en Egypte, lors de la dernière visite en Tunisie du président français François Hollande », a-t-il rappelé, s’interrogeant, à ce propos, sur l’abstention de l’Egypte, en ce moment là, à toute réaction.

Le porte-parole officiel de la Présidence de la République a tenu à cette occasion à critiquer la réaction des médias locaux vis-à-vis de la position de Marzouki. « La réaction des médias a causé un désagrément à la présidence de la République », a-t-il indiqué, faisant remarquer que les médias avaient ignoré, au début, le discours de Marzouki et préféré attendre la réaction officielle de l’Egypte, avant de lancer leur attaque.

Mansar a, également, critiqué la réaction de certains hommes politiques à ce sujet et plus particulièrement la déclaration du président du Mouvement Nidaa Tounes Béji Caïd Essebsi à la chaîne égyptienne « OnTV ».

L’attitude de Caïd Essebsi, a-t-il dit, vient nous rappeler la diplomatie opportuniste à laquelle il s’est adonné pendant une longue période, diplomatie qui bafoue les principes de la justice et favorise la politique de deux poids, deux mesures. En revanche, une partie de l’opinion publique tunisienne a trouvé dans la position du président Marzouki une victoire des valeurs et principes et une affirmation que la diplomatie ne doit pas être un symbole d’opportunisme, mais elle doit plutôt faire prévaloir la voix de la justice.

Dans son discours devant la 68e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République provisoire Moncef Marzouki avait exhorté les autorités égyptiennes à libérer le président égyptien destitué Mohamed Morsi et tous les prisonniers politiques.

A cet égard, il a estimé que ce geste audacieux ne manquera pas de contribuer à abaisser les tensions politiques, à mettre un terme à la spirale de violence et à amener les protagonistes politiques à regagner la table du dialogue qui, a-t-il dit, « constitue la condition sine qua non pour aplanir les problèmes imposés par la phase transitoire ».