Selon le journal algérien Al Fajr, citant une note des services de renseignements de pays occidentaux, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, serait derrière la fondation d’Ansar Chariaa, voire le planificateur de cette organisation classée désormais comme «terroriste», bien avant son retour en Tunisie, en février 2011, pour mettre fin au régime Ben Ali.
Grâce aux fonds qataris, affirme Al Fajr, Rached Ghannochi aurait profité de l’amnistie générale du 14 janvier pour faire libérer les prisonniers islamistes. Ces derniers auraient ainsi rejoint Ansar Chriaa, infiltré les ministères régaliens –notamment Intérieur et Justice-, et ce dans le but de déstabiliser l’appareil sécuritaire et semer le chaos dans le pays sur fond d’attentats terroristes.
Rappelons que lors d’une conférence tenue au palais du gouvernement à La Kasbash, mardi 27 août, le chef du gouvernement Ali Laarayedh avait qualifié Ansar Chariaa, d’“organisation terroriste“ pour son implication dans les assassinats politiques de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, tués par balles, respectivement le 6 février et le 25 juillet 2013, soit six mois d’intervalle entre les deux crimes.
Une partie des éléments d’Ansar Chariaa ayant bénéficié de l’amnistie générale, dans la foulée de la révolution, serait également derrière le massacre du Mont Chaambi, a révélé le directeur général de la sûreté publique, Mustapha Ben Amor, dans une conférence tenue, mercredi 28 août, au siège du ministère de l’Intérieur.
Taieb Akili, membre de l’initiative nationale pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a pour sa part annoncé, jeudi 12 septembre, qu’«il détient un document authentique datant du 14 juillet 2013 qui stipule que le ministère de l’Intérieur était au courant du projet d’assassinat de Mohamed Brahmi par des groupuscules salafistes.
Un élément nouveau qui confirmerait les liens étroits entre Ansar Chariaa et le parti islamiste au pouvoir en Tunisie.
Toujours dans cet ordre d’idées, mercredi 11 septembre, une tentative d’assassinat visant Mongi Rahoui, un des dirigeants du parti du Front Populaire, a été déjouée par les services de sécurité à La Marsa.
Pouvons-nous parler aujourd’hui de négligence ou connivence des autorités tunisiennes? Ces dernières n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger les opposants politiques, ennemis jugés des salafistes.
Au vu de ce qui précède, force est de constater qu’on est loin d’avoir vu toutes facettes du parti Ennahdha.